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Kigali a décidé de couper le dialogue avec Bruxelles, en raison des tensions au sujet du conflit meurtrier en République démocratique du Congo. En réaction, l’UE a annoncé une vague de sanctions contre des militaires rwandais et des membres du groupe armé M23.
“Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères rwandais dans un communiqué publié ce lundi 17 mars. Une décision liée, selon Kigali, aux “tentatives pitoyables” de Bruxelles de “maintenir ses illusions néocoloniales”.
Les diplomates belges ont quarante-huit heures pour quitter le pays, ont indiqué les autorités rwandaises. “La Belgique prendra des mesures similaires : […] déclaration des diplomates rwandais persona non grata et dénonciation de nos accords de coopération gouvernementale”, a rétorqué le chef de la diplomatie belge, affirmant que le Rwanda est réfractaire au dialogue.
Kigali accuse la Belgique – ancienne puissance coloniale de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda – d’avoir “pris parti” pour Kinshasa “bien avant et pendant le conflit en cours en République démocratique du Congo”, où le groupe armé M23, soutenu par l’armée rwandaise, combat les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans l’est du pays.
Depuis janvier, “Bruxelles a appelé les pays européens à sanctionner le Rwanda en raison de son soutien au groupe rebelle M23, un des acteurs majeurs de la crise que traverse le Congo”. Ce lundi 17 mars, l’Union européenne a justement annoncé des sanctions contre neuf personnes impliquées dans le conflit : cinq militaires rwandais et quatre Congolais appartenant au M23.
Depuis le mois de janvier, les combats se sont intensifiés à l’Est de la RDC. Selon les données officielles, le M23 et ses alliés ont fait plus de 7 000 morts et entraîné le déplacement de près de 850 000 personnes.
Essama Aloubou
