Depuis que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a évoqué l’activation de sa force militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, ce débat divise sur le continent. Pendant que certains évoquent le déploiement des forces de la Cédéao à Banjul en 2017 pour justifier le bien-fondé de cette opération, d’autres précisent que le cas du Niger est différent.
Il y a 6 ans, lorsque l’ancien président gambien Yahya Jammeh a refusé de quitter son poste, au profit d’Adama Barrow, qui a remporté l’élection présidentielle, la Cédéao a lancé un ultimatum avant d’engager une intervention militaire qui a servi à rétablir l’ordre constitutionnel en Gambie. Cette mission de la Cédéao était baptisée « Opération restauration de la démocratie ».
Pour Marr Nyang, directeur exécutif de l’ONG Gambia Participates, cité par Rfi : « le cas de la Gambie est unique, celui du Niger est différent. La Cédéao doit réfléchir aux conséquences d’une éventuelle intervention militaire, car l’Afrique de l’Ouest a beaucoup de groupes militants, et ils attendent seulement qu’il y ait un conflit dans la sous-région pour employer la force ».
Marr Nyang craint de « voir un bloc ouest-africain divisé en deux groupes, entre ceux en faveur de la démocratie et ceux en faveur des juntes militaires », c’est pourquoi il préconise la voie diplomatique pour résoudre la crise nigérienne.
En ce moment, les chefs d’état-major des armées ouest-africaines sont réunis dans la capitale ghanéenne pour fixer les modalités d’une éventuelle intervention armée au Niger après, justifie la Cédéao, l’échec de plusieurs missions de paix vis-à-vis de la junte nigérienne.
Pour le ministre de la Défense ghanéen cité par Rfi, « plus personne en Afrique de l’Ouest n’est en sécurité » si cette junte reste au pouvoir.