Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi 25 septembre 2024 devant la Cour suprême du Congo pour réclamer la libération des prisonniers politiques, en particulier des trois opposants les plus en vue du pays.
À l’issue de la manifestation, des représentants des partis d’opposition ont remis au ministre de la Justice une déclaration accusant le président congolais Félix Tshisekedi de tenter de « museler les opposants » et de « faire taire les voix dissidentes ».
Les partis ont appelé à la libération de Jean-Marc Kabund, leader du parti Alliance pour le changement, de Mike Mukebayi, ancien membre du parlement provincial d’Ensemble pour la République, et de Seth Kikuni, candidat aux élections présidentielles de l’année dernière.
Kabund et Mukebayi ont été arrêtés l’année dernière pour « insulte au chef de l’État » et « propagation de fausses rumeurs ». Kabund a été condamné à sept ans de prison après avoir accusé le président de corruption et de détournement de fonds, tandis que Mukebayi est actuellement en détention en attendant son procès.
Tous deux sont incarcérés à la tristement célèbre prison centrale de Makala, le plus grand pénitencier du Congo, qui, bien que conçu pour accueillir 1 500 personnes, en abrite plus de 12 000, dont la plupart attendent leur procès. Plus tôt ce mois-ci, une tentative d’évasion a coûté la vie à 129 personnes, certaines abattues par les gardes et d’autres décédées dans une bousculade au sein de cet établissement surpeuplé.
Kikuni a été arrêté plus récemment pour « incitation à la désobéissance civile » et « diffusion de fausses rumeurs » et est actuellement détenu par les services de renseignement congolais.
Le mois dernier, le Congo a annoncé son intention de demander un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Cette décision a été vivement critiquée par l’opposition et diverses organisations de la société civile, y compris la Fondation Bill Clinton pour la paix, qui considère que le Congo ne remplit pas les critères nécessaires pour revendiquer un tel poste, soulignant que le bilan du pays en matière de droits de l’homme discréditerait l’institution.
Le Conseil des droits de l’homme examine périodiquement la situation des droits humains dans tous les pays, nommant des enquêteurs indépendants pour faire rapport sur des questions telles que la torture et envoyant des missions d’enquête pour examiner les violations des droits.
Depuis sa création en 2006, le Conseil a été critiqué pour le bilan médiocre de certains de ses membres en matière de droits de l’homme et les allégations selon lesquelles des auteurs de violations cherchent à obtenir des sièges pour se protéger eux-mêmes et leurs alliés.