Depuis l’annonce de leur départ de la Cedeao, les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahem (AES) à savoir le Mali, le Niger et le Burkina n’ont cessé de le marteler : leur décision est « irréversible ».
Si aux yeux de la plupart des observateurs, c’est globalement le scepticisme qui domine quant à leur éventuel retour au sein de l’organisation sous-régionale, pour Maurice Paulin Toupane, chercheur à l’Institut de recherche et de sécurité à Dakar, le nouveau président sénégalais peut les convaincre à revenir sur leur décision.
À condition d’avoir des propositions concrètes à présenter, notamment sur la durée des transitions en cours.
« Il faudrait que la Cédéao puisse accepter une prolongation raisonnable de ces transitions et un compromis qui pourrait faciliter les rapprochements entre les deux acteurs. Cela impliquerait la mise en place d’un chronogramme clair avec un accompagnement de la Cédéao pour pouvoir aller vers ces élections qui mettront fin à ces transitions. »
pourquoi les dirigeants de l’AES, qui semblent déterminés à se maintenir au pouvoir, choisiraient-ils de revenir dans la Cédéao et donc d’en accepter les règles ?
Maurice Paulin Toupane envisage deux arguments. « Il faudrait aller vers cette dynamique de réconciliation afin d’éviter que des mouvements sociaux émergent et conteste la volonté de rester de façon « indéfini » au pouvoir. Mais aussi permettre à ces autorités qui reprochent à la Cédéao de manquements de contribuer au processus de réforme de la Cédéao. »
En attendant le prochain sommet de la Cédéao, qui sera crucial pour ces tentatives de réconciliation, les chefs d’État de l’AES ont prévu de se retrouver, de leur côté, pour finaliser leur projet de confédération.
Mais aucune date n’a encore été annoncée, à cet effet.