Africa Top Success Ils font l'Afrique
La décision d’exclure Tidjane Thiam de la liste électorale pour la présidentielle d’octobre prochain fait des vagues jusqu’au sein du cercle rapproché du président Alassane Ouattara. Philippe Serey-Eiffel, un ex-conseiller influent et figure de l’ombre de la politique ivoirienne depuis 1973, a exprimé son profond désaccord avec cette radiation, tournant ainsi le dos au président ivoirien.
Dans une lettre consultée par Africa Intelligence, Philippe Serey-Eiffel dénonce la mise à l’écart du président du PDCI-RDA, craignant les répercussions sur la prochaine échéance électorale. Il y exhorte Alassane Ouattara à procéder à une correction exceptionnelle du fichier électoral pour réintégrer Tidjane Thiam. Son message est clair : « Si une telle décision, ou toute autre décision politique du même effet, n’était pas prise, je ne reconnaîtrais pas le grand homme d’État Alassane Ouattara que j’ai admiré et servi pendant trente ans, et je cesserais de lui apporter mon soutien. »
Cette prise de position de Philippe Serey-Eiffel souligne l’ampleur internationale que prend le dossier Tidjane Thiam, accentuant la pression internationale sur Alassane Ouattara. Cependant, malgré cette levée de boucliers, l’issue pour le présidentiable reste incertaine, piégé par la question de la double nationalité. Selon la justice, Thiam se serait inscrit sur la liste électorale avec sa nationalité française, acquise au détriment de sa nationalité ivoirienne.
Au sein du PDCI-RDA, les militants affichent un soutien inébranlable à Tidjane Thiam, le considérant comme leur seul candidat pour la présidentielle. Le parti n’envisage pas de désigner un remplaçant, bien que des voix en interne expriment des craintes et plaident pour un « plan B » en cas de catastrophe.
Qui est Philippe Serey-Eiffel ? Philippe Serey-Eiffel a débuté sa carrière dans la gestion publique en Côte d’Ivoire au sein de l’ancienne Direction et contrôle des grands travaux (DCGTX), l’actuel Bureau national d’études techniques et de développement. Recruté comme agent par Antoine Cesareo, il gravit les échelons pour devenir Directeur général adjoint de la DCGTX en 1989. Un an plus tard, grâce à Alassane Ouattara, alors Premier ministre, il accède au poste de Directeur général.
Après son limogeage par le président Henri Konan Bédié en 1994, il retourne en France. Son retour sur la scène politique ivoirienne se fera en 2016, sous la présidence d’Alassane Ouattara, en tant que ministre secrétaire général délégué de la Présidence de la République chargé des grands projets.
