Alors que la République démocratique du Congo cherche à obtenir un siège au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, des centaines d’opposants politiques et de militants d’ONG se sont rassemblés le 25 septembre 2024 à Kinshasa. Ils ont exigé la libération des « prisonniers politiques et d’opinion » et dénoncé le rétrécissement de l’espace démocratique dans le pays.
Cette mobilisation, la première depuis la présidentielle de décembre dernier, a eu lieu devant le palais de justice de la capitale, où des manifestants ont remis un mémorandum à un responsable des libérations de détenus. Un participant, vêtu avec soin, brandissait un drapeau de l’Alliance pour le changement (APC), le parti de Jean-Marc Kabund, emprisonné depuis deux ans.
« Si les opposants sont emprisonnés, qui va protéger la démocratie ? Ceux qui détiennent la vérité n’osent pas parler par crainte. C’est pourquoi nous sommes ici pour exiger la libération de tous les opposants politiques, au nom de la justice. » Un autre militant a crié : « La justice pour laquelle nous nous sommes battus se retourne contre nous. Que tous les amis de la lutte soient libérés », a déclaré Antoinette Bilali, cheffe-adjointe de l’APC.
Du côté de la société civile, Christopher Muyisa, militant du mouvement Filimbi, a exprimé sa surprise face à l’évolution du parti présidentiel : « Nous sommes choqués de voir que l’UDPS, qui a longtemps lutté pour la démocratie, devient un outil de répression contre les activistes, les opposants et les journalistes. »
Merveilles Kasongo, du mouvement Lucha, a dénoncé « une crispation totale de l’atmosphère sociopolitique en RDC », marquée par le musèlement, les arrestations arbitraires et l’exil forcé. « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est que le début d’une mobilisation que nous allons intensifier avec des manifestations à travers le pays », a-t-il averti.
Le ministre de la Justice a promis un examen « minutieux » du mémorandum remis par les manifestants. Ce dernier cite plusieurs prisonniers emblématiques, dont Jean-Marc Kabund et Seth Kikuni, tout en réclamant justice pour l’opposant Jacky Ndala, qui aurait été violé lors de sa détention, ainsi que pour Cherubin Okende, retrouvé mort l’an dernier.