L’Ukraine a sollicité l’expertise du Dr Denis Mukwege pour améliorer la prise en charge des survivants de violences sexuelles, exacerbées par l’invasion russe. Une délégation ukrainienne vient de conclure une mission d’une semaine à Bukavu, à l’hôpital et à la Fondation Panzi, fondée par le prix Nobel de la paix 2018, dans le mais d’apprendre de son expérience et de renforcer la collaboration.
Lors d’une conférence de presse, Vasyl Lutsyk, chef des services sociaux ukrainiens, a exprimé son inquiétude face aux violences persistantes dans son pays.
« Nous déplorons 30 ans de conflits en RDC et deux ans de guerre en Ukraine. Récemment, 316 cas de violences sexuelles liées aux conflits ont été recensés, parmi lesquels 114 hommes, 202 femmes et 15 mineurs », at-il déclaré, indiquant que ces chiffres ne tiraient que les cas récemment enregistrés, mais que la réalité est bien plus sombre.
La délégation ukrainienne a salué l’approche globale adoptée par l’hôpital et la Fondation Panzi, qui intègrent soins médicaux, soutien psychosocial, assistance juridique et réinsertion socio-économique des survivants de violences sexuelles. Ce modèle inspirant pourrait bientôt être adapté en Ukraine.
Pour le Dr Mukwege, les deux pays partagent des similitudes frappantes, la RDC a été envahie par le Rwanda sous les yeux de la communauté internationale. « Aujourd’hui, la Russie fait la même chose en Ukraine, perpétrant des crimes similaires. Je ne vois aucune différence entre le Rwanda et la Russie dans leurs actions, et pourtant ces deux pays sont membres des Nations unies », a-t-il souligné.
La délégation ukrainienne a proposé de créer un système commun de soutien et d’assistance aux survivants des violences sexuelles liées aux conflits, que ce soit en RDC ou en Ukraine, renforçant ainsi la coopération entre les deux nations dans la lutte contre ces atrocités.