En Afrique de l’Ouest, le riz est une denrée incontournable, juste après le maïs. Consciente de son rôle stratégique, la Côte d’Ivoire intensifie ses efforts pour booster sa production nationale et réduire sa dépendance aux importations .
Le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a récemment annoncé un objectif ambitieux : atteindre l’autosuffisance d’ici fin 2026.
Une production en constante progression
Les chiffres témoignent des avancées notables du secteur : la production est passée de 900 000 tonnes (2010-2015) à 1,3 million de tonnes en 2023, avec une prévision de 1,55 million de tonnes en 2024. Cette dynamique est portée par des investissements dans les semences améliorées et les aménagements hydroagricoles.
Malgré ces progrès, la consommation de riz par habitant atteint 84 kg par an, nécessitant une production minimale de 2,1 millions de tonnes pour couvrir les besoins nationaux. Toutefois, certaines estimations, comme celles de l’USDA (2,5 millions de tonnes) ou de la FAO (2,8 millions de tonnes), fixent un seuil encore plus élevé. En 2023-2024, la Côte d’Ivoire était ainsi le deuxième importateur de riz en Afrique, derrière le Nigeria. Pour atteindre son indépendance alimentaire, le pays doit accroître sa production de 55 % d’ici 2026.
Une stratégie ambitieuse pour structurer la filière
Face à ce défi, le gouvernement a lancé une stratégie nationale de développement de la filière riz (SNDR 2), avec un investissement de 1,3 milliard de dollars entre 2024 et 2030. Cette feuille de route se décline en deux phases :
- 2024-2027 : 546 millions de dollars investis.
- 2028-2030 : 770,7 millions de dollars mobilisés.
L’objectif est clair : porter la production à 3,2 millions de tonnes de riz blanchi d’ici 2030. Pour y parvenir, la Côte d’Ivoire mise sur :
✅ L’extension des surfaces cultivées.
✅ L’amélioration de la gestion de l’eau.
✅ L’optimisation des rendements agricoles.
Avec cette stratégie ambitieuse, la Côte d’Ivoire entend non seulement assurer sa souveraineté alimentaire, mais aussi se positionner comme un acteur clé du marché rizicole en Afrique de l’Ouest.