Le Conseil de gouvernance du Rwanda (RGB), une structure étatique, a été chargé de mettre de l’ordre dans les organisations religieuses, accusées par le président d’escroquer les fidèles.
Un projet de loi est en gestation au Rwanda. La mouture qui devrait être bientôt examinée par le Parlement, prévoit notamment d’imposer aux prêtres d’avoir au moins un diplôme de licence pour pouvoir célébrer des offices. Il prévoit aussi d’introduire de nouvelles taxes sur les revenus des cultes.
Une idée critiquée au sein de la société. Marie-Louise Uwimana, juriste et militante de la société civile, pense que ce projet de loi vise les structures plutôt que les personnes qui commettent des abus.
« Personnellement, je pense que l’offrande et la dîme dans les églises ne devraient pas être taxées parce que cet argent sert à faire le travail du Seigneur, comme payer les personnes qui travaillent pour l’Eglise et verser des indemnités aux pasteurs, estime Marie-Louise Uwimana. Il permet également d’acheter des équipements. […] Plutôt que de taxer les Eglises, le gouvernement devrait mettre en place des réglementations et des lois susceptibles de rationaliser ce secteur afin d’éviter que certains responsables religieux n’extorquent de l’argent à des fidèles sans méfiance. »
Depuis le début de l’année, près de 8.000 églises et mosquées ont été fermées. Le gouvernement les accuse de non-respect des standards et protocoles de sécurité ainsi que les abus commis par certains responsables.
Pour le journaliste Ivan Mugisha craint que cette répression vise à limiter une nouvelle fois la liberté de culte et d’expression.
« Certains de ceux qui ont exprimé leur opinion ont été priés de se taire, rappelle-t-il, parce que vous savez que si vous dites quelque chose, votre église peut avoir des problèmes. »
Essama Aloubou