Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier avec la promesse d’un changement profond, a annoncé le 12 septembre 2024 la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections législatives anticipées pour le 17 novembre. Depuis cette annonce, plusieurs partis d’opposition, regroupés au sein de l’Alliance pour la transparence des élections (Atel), ont exigé l’ouverture de concertations avec les autorités pour garantir un scrutin transparent et consensuel.
Une centaine de formations politiques s’inquiète de l’absence de dialogue avec le ministère de l’Intérieur, chargé de l’organisation de ces législatives cruciales. À moins de deux mois de l’échéance, l’Atel appelle à des consultations urgentes pour s’assurer d’un consensus national sur les modalités du scrutin.
Parmi les points de friction figure l’absence de rencontres prévues avec le ministère de l’Intérieur. L’opposition déplore également le manque d’informations sur des aspects clés de l’organisation électorale, comme la suppression du système de parrainage citoyen, qui n’a fait l’objet d’aucune annonce officielle.
« Pour que les élections soient perçues comme crédibles et honnêtes, il ne suffit pas de prendre des décrets. Il est essentiel d’associer les partis politiques, les candidats et les forces vives à une concertation sur les modalités du scrutin. À ce jour, il n’y a ni partage d’informations, ni discussions, ni dialogue, et c’est là que réside la principale préoccupation de l’opposition », a déclaré Oumar Youm, membre du secrétariat exécutif de l’Alliance pour la République (APR), également signataire de l’Atel.
L’Atel exhorte donc les autorités à convoquer dans les plus brefs délais un dialogue avec toutes les parties prenantes, afin d’assurer une organisation électorale transparente, conformément à la tradition de consensus du Sénégal.
En dissolvant un Parlement qu’il considérait hostile, le président Bassirou Diomaye Faye espère obtenir un nouveau mandat institutionnel qui lui permettra de mettre en œuvre les réformes promises aux Sénégalais.