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Togo: cri de d’alarme des employés contractuels de SCAN Togo, le gouvernement appelé à agir !

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Inauguré en juin 2015, l’usine de clinker ScanTogo mines, située à Sika-condji (90 km de Lomé), devrait générer 1500 emplois directs et indirects aux Togolais. Mais après près de trois ans d’activité, les objectifs sont largement en-deçà des attentes.

Sur un total de 600 personnes qu’emploie Scan Togo, les contractuels, environ 400 sont considérés comme des travailleurs de seconde zone dont les droits sont piétinés: salaire avorton, protection sociale inexistante, manque d’équipement de protection individuelle, accès interdit à l’infirmerie et à la cantine de l’entreprise, etc.

Face à une situation conflictuelle qui oppose l’employeur aux employés et qui perdure depuis plusieurs mois, le  Syndicat démocratique des mines du Togo (Sydemines) est monté au créneau pour dénoncer les pires formes de travail au sein de cette usine, à la limite de l’esclavage.

Soutenu dans sa démarche par l’Ong Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD), le syndicat plaide pour que cette catégorie de travailleurs, recrutés par  les tâcherons ETGM et CMTP pour le compte de SCAN Togo mines (mais qu’elle dit ne pas reconnaître comme ses agents), puissent bénéficier des mêmes traitements que les 200 autres travailleurs permanents. Etant donné qu’ils produisent le même volume de travail et exécutent les mêmes tâches.

A en croire les responsables de Sydemines, si le géant allemand Heidelberg Cement, a toujours brandi sa société comme un modèle en matière de pratique de la responsabilité sociétale de l’entreprise, eh bien la réalité est tout autre. Des grincements de dent, des coups de gueule, des souffrances en silence, …autant de frustrations qui caractérisent la gestion du personnel de l’usine.

Il se révèle que les 400 travailleurs sur les 600 au total qui opèrent dans les ateliers de Scan Togo, sont embauchés sans contrat écrit sur demande de SCAN Togo par les tâcherons. Pendant qu’un travailleur contractuel touche un salaire mensuel de 40 000 F, son collègue  permanent s’en sort avec 200 000 F pour le même volume et nombre d’heures de travail.

Une sorte de favoritisme s’est donc érigée en règle d’or à Scan Togo, créant ainsi toute sorte de frustrations de la part du personnel « relégué au second rang », comme le souligne si bien le Sieur Nouwoza Agbodji, victime de brûlure, mais abandonnée à son sort lorsque l’accident s’est survenu.

 

Dans une déclaration commune, dont le contenu a été rendu public au cours de la conférence de presse, tenue mardi à Lomé, les travailleurs contractuels sont revenus largement, avec témoignage à l’appui, sur les divers cas de ces dénonciations énumérées plus haut, certains sont saisissants: la nonchalance dans la déclaration des travailleurs à la CNSS, des difficultés dans la prise en charge des victimes d’accident de travail, les salaires qui atteignent difficilement le SMIG (soit 35.000 F), les rémunérations des heures supplémentaires pas bien calculées, des contractuels exposés aux risques tels que le charbon, la poussière et les tâches les plus dangereuses sont exclus des visites médicales pourtant prévues par les textes en vigueur, pas de prime de transport pour des contractuels qui doivent faire 25 km en aller et retour pour rejoindre le lieu de travail, pas d’avancement mais plutôt une régression imagée par le licenciement en août 2017 de plus de 50 travailleurs et sans dédommagement pour la simple raison qu’ils ont refusé de voir leur taux horaire passer de 400 à 250 F CFA, etc.

Mais, il faut souligner qu’en dépit de ces conditions peu reluisantes, la productivité de Scan Togo s’accroît  d’année en année. Pour illustration, en 2015, 1 million de tonnes de clinker ont été produites,   1,2 million de tonnes en 2016 ; 1,5 million de tonnes en 2017.

« Malgré cela, il n’y a aucun système assurant notre avancement. Ceux d’entre nous qui décident de protester sont purement et simplement licenciés sans aucune forme de procès », confie pour sa part, le délégué du personnel contractuel (photo au micro).

Pour Kodjovi Sedonou, Secrétaire général adjoint de Sydemines, c’est grâce aux efforts conjugués des contractuels et des permanents que ces résultats ont été obtenus.

« Il y a des activités confiées à ces travailleurs dits contractuels de façon durable. Il y en a qui sont là-bas depuis quatre ans. Nous ne comprenons pourquoi on les fait passer pour des contractuels pour leur payer des misères. Il est clair qu’il s’agit simplement d’un système d’exploitation qui permet à un tâcheron de percevoir une commission sur des travailleurs.  Pour nous, la démarche vise à faire reconnaître les droits de ces travailleurs et que leur statut soit clairement défini avec les avantages qui vont avec », a ajouté M. Sedonou.

Enfin, les responsables de Sydemines et ceux de l’Ong SADD  interpellent vivement les autorités togolaises à veiller à ce que la situation de « deux poids deux mesures » qui prévaut actuellement à Scan Togo, prenne fin.

 

 




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