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Togo : Mise en oeuvre de l’AMU dans la Zone franche industrielle, l’appel pressant de l’USYNTRAZOFE !

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Au Togo, alors que l’Assurance Maladie Universelle (AMU) est effective depuis le 1er janvier 2024, nombre d’acteurs du monde du travail, notamment du secteur privé, formulent des griefs contre le gouvernement. Au motif que la mesure, quoique salutaire, n’ait fait l’objet de discussion préalable, avant son application.

Face donc aux nombreuses inquiétudes liées à la mise en œuvre de l’AMU, qui se fonde sur une base contributive des salariés à hauteur maximale de 5%, l’Union Syndicale des Travailleurs de la Zone Franche d’Exportation (USYNTRAZOFE), estime pour sa part que « ce prélèvement, qui peut paraître insignifiant chez certains salariés mieux lotis, constitue par ailleurs un véritable cauchemar pour les
salariés de bourse faible notamment ceux de la zone franche industrielle qui touchent à peine le Smig »
.

Ainsi, au regard des frustrations, malentendus, divergences, incompréhensions, craintes, incertitudes que suscite la mise en œuvre de l’AMU, l’Union Syndicale des Travailleurs de la Zone Franche d’Exportation (USYNTRAZOFE), a initié jeudi 7 mars à Lomé, un séminaire atelier à l’endroit de 26 ouvriers, délégués du personnel et délégués syndicaux de la zone franche industrielle (ZFI).

Une activité qui a été rendue possible grâce à l’appui technique d’INSP! R-Togo et le soutien financier de leur partenaire CCFD-Terre Solidaire de France.

A en croire les organisateurs, l’ambition était de permettre aux participants de « mieux cerner tous les paramètres liés à la mise en œuvre de l’AMU, d’avoir des réponses concrètes à leurs diverses préoccupations d’ordre pratique ».

Axée sur le thème : « Mise en œuvre d’assurance maladie universelle dans la ZFI au Togo : lumière sur les décrets d’application de l’AMU et réponses aux questions récurrentes relatives à la mise en œuvre de l’AMU », la rencontre se voulait une occasion pour les délégués syndicaux et les représentants du personnel de la ZFI d’avoir des réponses concrètes à toutes les préoccupations que suscitent la mise en œuvre de l’AMU et d’être mieux outillés « afin d’engager des discussions constructives avec les employeurs du secteur pour réussir son implémentation au sein de la ZFI ».

« Notre organisation croît en la réussite de l’AMU comme un instrument de taille pour améliorer nettement la prise en charge sanitaire des travailleurs et de la population togolaise dans son ensemble », indique-t-on dans un document, transmis au journalistes, à l’issue d’un point de presse ayant sanctionné le séminaire atelier, estimant que « la mise en œuvre de l’AMU est en phase avec les normes internationales que nationales ».

Cependant, souligne l’USYNTRAZOFE, « cette réussite ne sera possible que si des mesures concrètes sont prises ».

« Il n’y a nul doute que l’AMU reste et demeure une opportunité en or pour les salariés togolais et la population togolaise en général mais pour les travailleurs de la ZFI en particulier », indique Koffi Akiti, Secrétaire Général de l’USYNTRAZOFE.

« C’est une mesure à féliciter, à accompagner, à suivre pour sa réussite », a-t-il ajouté.

« Toutefois, les salariés ne doivent pas être naïfs mais se doivent d’être vigilants pour engager des discussions constructives avec les autres partenaires sociaux pour tirer le meilleur profit de cette innovation sociale », a préconisé ce dernier.

Pour ce faire, tranche M Akiti, « le dialogue social doit être la voix privilégiée et doit primer sur toute autre démarche de va-t-en-guerre et de dénonciation inutile ».

Par ailleurs, tout en invitant tous les acteurs du monde de travail à un « sursaut d’orgueil » afin d’œuvrer de concert avec la CNSS et l’INAM pour la réussite de l’AMU, les responsables de l’USYNTRAZOFE attirent l’attention du gouvernement togolais sur le taux contributif de l’AMU qui, selon elle, « peut avoir des répercussions fâcheuses tant sur la masse ouvrière de la zone franche industrielle togolaise et sur les PME ».

« La base de contribution fixée à 5% tant pour l’employeur que pour l’employé avec toutefois la possibilité pour l’employeur d’aller au-delà des 5%, peut avoir des répercussions fâcheuses sur les travailleurs de faibles revenus notamment les ouvriers de la zone franche industrielle et sur les petites et moyennes entreprises (PME) », explique-t-on dans le document transmis à la presse.

Au niveau des PME, pointe l’USYNTRAZOFE, « le taux de 5% ou plus au titre de la contribution des employeurs porte à 22,5% l’assiette de cotisation de la part patronale ».

« (…) Cette charge, loin de favoriser l’explosion de la démographie des entreprises peut malheureusement conduire certaines PME à la réduction de l’effectif de leur personnel voire leur propre fermeture pure et simple », alerte l’union syndicale.

« Nous craignons que nos camarades soient victimes des plans sociaux dans les entreprises dus à l’augmentation des charges patronales. Il est de bon ton qu’une attention particulière soit portée à cette question », a plaidé le Secrétaire Général de l’USYNTRAZOFE.

Enfin, dans sa déclaration, l’USYNTRAZOFE trouve un peu « contraignant », le caractère pyramidal des prestations de soins.

À ce titre, elle demande humblement au gouvernement togolais de laisser tomber cet aspect, « pour que nous nous rendions aux centres de soins de notre choix, pour se faire traiter ».

« Nous fustigeons les soins à partir d’une pyramide et proposons humblement un libre choix des centres de santé par les citoyens, en cas de maladies », ajoute M Koffi Akiti.

Face à ce tableau mitigé, l’opinion pourrait penser qu’en amorçant l’AMU, l’Etat togolais se lance dans une aventure périlleuse.

Mais à USYNTRAZOFE, on soutient que l’AMU peut connaître une véritable réussite si des mesures phares sont prises.





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