En visite officielle en Hongrie il y a quelques jours, le président tchadien et son homologue hongrois ont échangé sur plusieurs sujets, dont une coopération militaire imminente. Un partenariat qui pourra positionner Budapest dans ce pays stratégique de l’Afrique centrale.
Viktor Marsai, directeur de l’Institut de recherche sur les migrations, affirmait il y a quelques mois que Budapest cherche depuis des années à jouer un rôle militaire plus important au Sahel, afin de former ses propres forces de défense. Cette ambition semble se concrétiser. Il y a quelques jours, le président tchadien Mahamat Idriss Deby s’est rendu en Hongrie pour une visite officielle.
Au menu des échanges entre Mahamat Idriss Deby et son hôte Victor Orban, le premier ministre Hongrois, le sujet sur la coopération militaire entre les deux pays. Ainsi un premier contingent de 200 soldats sera déployé par Budapest.
Outre l’aspect sécuritaire, le renforcement des liens entre Budapest et N’Djamena passe également par l’ouverture d’un centre d’aide humanitaire et d’une mission diplomatique dans la capitale, mais aussi des accords dans les domaines de l’agriculture et de l’éducation.
Pour les experts, la Hongrie tente de marquer des points politiques à un moment où les autres Etats membres de l’Union européenne, comme la France et l’Allemagne, sont forcés de réduire leur présence militaire au Sahel.
« Tout d’abord, nous devons examiner les facteurs d’attraction qui pourraient attirer Budapest vers le Sahel, ou le Tchad en particulier. Il y a les ressources abondantes du Sahel en termes de pétrole, d’uranium et d’or qui doivent encore être exploitées » explique l’expert.
En Hongrie, des experts et des hommes politiques de l’opposition ont exprimé leur crainte que Budapest, qui reste proche du Kremlin, n’agisse pour le compte de la Russie au Sahel, ce que nient les autorités.
Essama Aloubou