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Une délégation nigérienne s’est rendue mercredi 24 juillet 2024 à Cotonou pour rencontrer le président béninois, Patrice Talon. L’idée est de désamorcer les tensions et de normaliser les relations entre les deux ((pays. Cette initiative est orchestrée par deux anciens chefs d’État béninois, Nicéphore Soglo et Boni Yayi, qui avaient déjà rencontré le général Tiani à Niamey fin juin. Les relations entre le Bénin et le Niger se sont détériorées depuis le renversement du président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum.
La délégation nigérienne est arrivée peu avant midi et a été reçue en audience par Patrice Talon dans l’heure suivante. Le président béninois était accompagné de ses deux prédécesseurs, Nicéphore Soglo et Boni Yayi, ainsi que de son ministre des Affaires étrangères et de celui du Plan. La rencontre a duré environ deux heures.
Aucun ancien chef d’État nigérien n’était présent à Cotonou. Le général Tiani a envoyé son directeur de cabinet et le numéro deux de la junte, le général Mohamed Toumba, ministre d’État en charge de l’Intérieur, accompagnés de fonctionnaires de la gendarmerie, de la Garde nationale, de la police et des services de renseignement. Cette composition laisse penser à des séances de travail. Selon nos informations, une première réunion, élargie aux responsables de la sécurité béninoise, s’est tenue au ministère du Plan en fin d’après-midi.
La délégation nigérienne a exprimé ses griefs, notamment l’incompréhension face à l’application stricte par le Bénin des sanctions économiques de la CEDEAO, qui incluent l’interdiction d’approvisionnement en médicaments et le blocage de soixante véhicules militaires commandés et toujours retenus au port de Cotonou.
Les questions de sécurité, y compris les allégations concernant les bases militaires françaises, n’ont pas été occultées. Le directeur de cabinet militaire de Patrice Talon a proposé à Niamey d’envoyer des officiers pour vérifier l’absence de telles bases au Bénin. Niamey accuse le Bénin d’héberger des bases militaires françaises formant des terroristes, accusations que Patrice Talon a démenties à plusieurs reprises.
Le chef d’état-major de l’armée béninoise a souligné que chaque renseignement concernant les groupes terroristes est partagé avec les forces armées nigériennes, affirmant ainsi l’absence d’hostilité envers le Niger. Quant aux véhicules militaires bloqués au port de Cotonou, le Bénin est prêt à les acheminer à Malanville, à la frontière.
Le ministre béninois du Pétrole était également présent pour discuter du pipeline provenant du Niger et traversant le Bénin.
La presse a été tenue à l’écart des échanges. Selon nos informations, la mission de la délégation nigérienne s’achèvera ce jeudi.
