Une fois de plus, le président béninois Patrice Talon a fermement écarté l’idée d’un troisième mandat. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, il a exprimé son exaspération face à cette question récurrente.
« Non, je ne serai pas candidat »
Interrogé sur ses intentions pour 2026, Patrice Talon a été catégorique : « Cette question m’agace », a-t-il confié. À moins de deux ans de la fin de son second mandat, il estime que le débat autour d’un éventuel troisième mandat est infondé et constitue une forme de mépris envers les institutions.
Le président a rappelé qu’il avait lui-même initié le renforcement de la Constitution afin d’éliminer toute ambiguïté concernant la limitation des mandats. La réforme stipule clairement que « nul ne pourra exercer plus de deux mandats dans sa vie ». Et d’ajouter : « Je serai le premier à la violer ? »
Malgré cette prise de position, le doute persiste au sein de l’opinion publique. L’activisme de certains de ses partisans, qui semblent vouloir entretenir l’idée d’une possible reconduction, alimente les spéculations. La Cour constitutionnelle a même été saisie par des citoyens dénonçant le caractère anticonstitutionnel de toute tentative visant à prolonger le mandat de Talon.
Un successeur pour préserver les réformes
Patrice Talon a également évoqué l’avenir politique du Bénin. Il a souligné sa volonté de voir ses réformes pérennisées par son successeur. « Il est évident que je serai attentif à ce qu’il n’ait pas pour projet de déconstruire les réformes que nous aurons accomplies en dix ans grâce aux efforts et aux sacrifices de tous les Béninois », a-t-il affirmé.
Souhaitant pour le pays un dirigeant « meilleur que lui », Talon a précisé que la future équipe dirigeante devra « maintenir le cap et la dynamique » initiés sous sa gouvernance.
Quant à l’identité de son successeur, il préfère garder le suspense : « Je dévoilerai mon candidat au moment opportun. » Pour l’heure, il insiste sur le fait que son gouvernement reste concentré sur ses priorités et ses actions en cours.