Selon le professeur Tetanye Ekoe, le Président du comité de gestion du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), de nombreuses pesanteurs, comme l’insuffisance de subventions publiques, freinent le bon fonctionnement de cette activité vitale.
C’est dans les colonnes de Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental que le professeur Tetanye Ekoe, le Président du comité de gestion du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), s’est exprimé. « Dans tous les pays civilisés du monde développé et des pays en développement, le système de transfusion sanguine est fortement subventionné, directement ou indirectement, par l’État », affirmait-il, le 8 avril 2025.
Déçu, le pédiatre de formation affirme: « pourtant ce n’est pas faute d’avoir crié sur tous les toits de la République que le minimum des subventions du CNTS ne saurait être inférieur à 3,5 milliards de FCFA pour l’année 2025. Même en période de disette, une telle somme s’avère négligeable pour sauver tant de vies et prévenir tant de morts évitables, dans les villes comme dans les zones rurales », déplore-t-il.
L’agrégé de médecine s’essaye dans des comparaisons. Selon lui, en 2025, le budget de fonctionnement du CNTS est d’environ un milliard de FCFA, pour une population estimée à 35 millions d’habitants. Pourtant au Bénin, dont la population avoisine 13 millions, le budget consacré cette année à l’Agence nationale de transfusion sanguine est de est de près de 5 milliards de FCFA . À en croire Tetanye Ekoe, plusieurs pays ont choisi de doter leurs structures de transfusion de moyens budgétaires plus conséquents, conscients de l’enjeu vital qu’elles représentent.
Résultat : l’insuffisance des subventions se répercute directement sur le prix des poches de sang. Au Bénin, celui-ci est plafonné à 2 000 FCFA. Au Cameroun, il oscille entre 18 000 et 45 000 FCFA selon les situations d’urgence. Autre différence notable : au Bénin, les malades ne sont pas tenus de présenter des donneurs, le don de sang y étant considéré comme un acte citoyen.
Pour Tetanye Ekoe, « il suffirait d’un peu de fermeté et de volonté du gouvernement pour changer de manière significative le visage peu reluisant de la transfusion sanguine dans notre pays ».
En rappel, le Cameroun a promulgué la loi régissant la transfusion sanguine. En 2019, un décret portant organisation et fonctionnement du CNTS, a désigné cette structure comme opérateur unique en la matière.
Essama Aloubou