Des manifestations organisées dans 17 comtés du pays ce 7 juillet, à l’occasion des 35 ans du mouvement Saba Saba (7 – 7, en swahili), ont été brutalement dispersés par les forces de l’ordre. Le 7 juillet 1990 marque le soulèvement populaire au Kenya pour exiger le retour au multipartisme et à la démocratie, sous la présidence de Daniel arap Moi.
Le mois dernier, une série de manifestations ont été violemment réprimées faisant des dizaines de morts et de blessés. Un gang armé a attaqué le 6 juillet le siège de la Commission kényane des droits de l’homme, alors qu’une conférence de presse s’y tenait pour appeler à la fin des disparitions forcées et des exécutions extra-judiciaires.
C’est dans ce climat tendu sur fond de colère sociale et de répression policière que les manifestations de ce 7 juillet ont eu lieu, faisant au moins 10 morts et 29 blessés selon la Commission nationale des droits humains (KNCHR).
Dans son communiqué de lundi, l’institution dit avoir noté la présence de « bandes criminelles maniant des armes rudimentaires, dont des fouets, des massues en bois, des machettes, des lances, des arcs et des flèches » dans les manifestations.
En réponse, un porte-parole de la police a déclaré à l’AFP que la police « ne travaillerait jamais aux côtés (…) d’éléments criminels ».
Les manifestations ont été lancées pour dénoncer les taxes, la corruption, la pauvreté, les disparitions forcées et les brutalités policières sous la présidence de William Ruto.