Action for transparency (A4T), c’est l’appellation en anglais de d’une nouvelle application pour Smartphones, qui pourrait contribuer a l’assainissement des finances publiques en Ouganda.
« Dans beaucoup d’institutions gouvernementales, il y a un manque de transparence sur les fonds alloués et utilisés. L’absence de transparence affecte notre enseignement au quotidien », dénonce Douglas Buule, enseignant à l’école primaire Kiwenda, à l’extérieur de la capitale ougandaise, Kampala.
Selon les explications de Moses Karatunga, chargé de programme pour la branche ougandaise de l’ONG anti-corruption Transparency International (TI), cette application, à l’essai pour l’instant dans trois districts ougandais, donne à la population des informations sur les fonds censés être alloués dans des centres de santé ou des écoles près de chez eux.
« S’ils voient qu’ils ne correspondent pas aux dépenses effectives, si par exemple de l’argent est alloué à l’achat d’une ambulance que personne ne voit jamais arriver, ils peuvent appuyer sur la touche alerte de l’application et envoyer un message sur le site internet de A4T ou sa page Facebook », souligne M Karatunga.
Il soutient que « l’information est alors transmise aux autorités concernées : police, ministère, etc ».
Selon TI, partenaire du projet avec le Fojo Media Institute de l’Université suédoise Linnaeus, la Fondation ougandaise de développement des médias et le Centre africain pour l’excellence des médias, le phénomène de la corruption s’est encore aggravé l’an dernier en Ouganda.
Pour Gerald Businge, coordonnateur du projet, les Ougandais n’osent pas encore vraiment dénoncer les cas de corruption.
« Ils pensent que ça pourrait leur retomber dessus. Il y a aussi cette crainte de dénoncer quelque chose et que personne ne bouge derrière », ajoute-t-il.
« Quand les gens savent qu’ils sont surveillés, ils sont moins susceptibles de gaspiller ou de détourner l’argent », estime M. Businge.
Les responsables du projet A4T ont choisi de développer une application téléphonique car « de nombreux Ougandais ont des téléphones portables », au moins un par famille, indique M. Businge.
« Nous disons aux gens que leur téléphone peuvent leur permettre de faire beaucoup plus que ce qu’ils font déjà avec », dit-il enfin.