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Bénin: Talon accusé de vouloir instaurer une « République des riches »

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Depuis son accession à la tête du Benin en avril 2016, Patrice Talon est contraint de se débarrasser un tant soi peu de sa tunique d’homme d’affaires. Mais il demeure un fin stratège.

Le dirigeant Béninois  a toujours le sens des affaires dans les gênes eu égard de ses choix politiques et sa façon de diriger le Bénin sous la bannière de la « rupture ». Une rupture qui se traduit par une nouvelle dynamique qu’il souhaite insuffler au développement du Bénin. Bref, faire mieux que ses devanciers, démontrer que le Bénin peut aller dans une nouvelle direction.

Intransigeant, rigoureux et toujours motivé par la réussite, c’est un à rythme infernal qu’il soumet d’ailleurs l’ensemble de ses collaborateurs.

Selon des informations recueillies dans son entourage, par nos confères de « Les Pharaons », les journées de travail sont interminables tant que les dossiers ne sont pas bouclés. Talon met la pression, mais affirme que rien n’est calculé, même si la présidence l’a un peu changé.

Mais ces derniers mois, Patrice Talon fait face à un front d’opposition qui dénonce ses méthodes de gouvernance dont lui seul détient les secrets.

La nouvelle réforme du code électoral actuellement en étude au Parlement suscite déjà de vives polémiques au sein de l’opinion publique et sur les réseaux sociaux.

Si cette réforme est votée en plénière par les 83 députés que compte l’Assemblée nationale, souligne France 24, le Bénin deviendrait l’un des pays où il faut payer le plus cher (250 000 F CFA) pour briguer la magistrature suprême. Loin devant les 85 000 euros de la RD Congo ou des 45 000 euros du Sénégal.

Au sein de la classe politique, les voix discordantes dénoncent une volonté de M Talon à » brader le pouvoir aux plus offrants ». Par ricochet, son ambition serait d’écarter la classe moyenne des instances dirigeantes, puisque que la caution pour chaque liste concurrente aux législatives s’élève à 200 000 F CFA, selon le projet du nouveau code électoral.

Même si l’objectif de cette nouvelle disposition est de limiter le nombre de candidatures dans un pays qui compte près de 150 partis politiques, selon des observateurs, cette disposition aura pour conséquence l’exclusion des citoyens et créerait ce qu’il appelle « une République des riches ».

« Le pouvoir estime qu’en rehaussant le montant des cautions, il empêchera la multiplication des candidatures. C’est une sélection par l’argent. Celui qui a l’argent dans la société pour postuler au poste de président de la République devient un candidat sérieux », explique chez France 24, Steve Kpoton, juriste et analyste politique béninois.

Pour ce dernier, « c’est anti-démocratique de vouloir limiter des candidatures ». « Tous les citoyens qui le désirent doivent pouvoir se présenter. Conséquence,  on aura des présidents de la République qui seront des représentants des groupes financiers ou des groupes mafieux », peste-t-il.

Dans le cas échéant (si la réforme passe), à la présidentielle prochaine, Patrice Talon qui a bâti sa fortune sur la filière du coton, devrait affronter sans nul doute, un adversaire redoutable: le richissime homme d’affaires Sebastien Ajavon, le magnat du poulet.




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