Au Burkina Faso, 21 militaires condamnés pour leur participation à la tentative de coup d’État de septembre 2015 ont bénéficié d’une grâce présidentielle. Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’application d’une loi adoptée fin 2024.
Le capitaine Ibrahim Traoré a signé un décret ordonnant la libération de plusieurs officiers et sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle, unité autrefois chargée de la protection de l’ancien président Blaise Compaoré. Ces soldats avaient tenté de renverser le gouvernement de transition dirigé à l’époque par Michel Kafando.
Un décret au service de la réconciliation Daté du 24 mars, le décret accorde une « grâce amnistiante » à ces militaires, condamnés ou poursuivis pour des faits survenus les 15 et 16 septembre 2015. Parmi eux figurent six officiers, notamment le capitaine Oussène Zoumbri et le lieutenant Relwindé Compaoré, plusieurs fois décoré pour ses missions au Mali. Les lieutenants Gorgo Ghislain et Abdoul Kadri Dianda, ainsi que le sergent-chef Adama Diallo, comptent également parmi les bénéficiaires.
Bien que ces militaires réintègrent l’armée burkinabè, le décret précise qu’ils ne pourront prétendre à aucune reconstitution de carrière ni à une quelconque indemnité. Cette grâce présidentielle découle d’une loi votée fin 2024 par le parlement de transition, qui permettait à une soixantaine de condamnés pour « atteinte à la sûreté de l’État » de solliciter une mesure d’amnistie. « Cette décision vise à favoriser la réconciliation nationale », a déclaré un porte-parole du gouvernement.
Un pas vers l’apaisement Cette initiative s’inscrit dans une volonté d’apaisement après des années de tensions politiques. La tentative de coup d’État de 2015 avait profondément marqué le pays, et cette mesure est perçue par certains comme un geste fort en faveur de la réconciliation nationale.