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A mother begs with her twin babies in street in Abidjan in Ivory Coast on March 14, 2017. / AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Burkina Faso: le gouvernement veut limiter à trois, le nombre d’enfants par femme

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La déclaration d’Emmanuel Macron à Ouagadougou sur la question du contrôle des naissances en Afrique, avait suscité une vive polémique sur le continent.

Le 28 novembre 2017, devant les étudiants burkinabé, le président français avait déclaré que, « ne pas parler de démographie était irresponsable ».  « 70% de jeunes en Afrique, oui c’est une chance, j’y crois. Mais c’est aussi une énorme responsabilité », laissait-il entendre.

Par la suite, les populations du continent, celles du pays des « hommes intègres » en premier, ont montré leur désapprobation aux propos tenus par Emmanuel Macron lors de sa visite officielle au Burkina Faso. Ce qu’elles ne savent pas, c’est ce que ces déclarations ne resteront pas lettre morte. Elles ont trouvé un écho favorable auprès de l’Exécutif burkinabé au point que celui-ci envisage sérieusement de promulguer une loi « antinataliste ». Celle-ci devra limiter à trois, le nombre de naissance par femme, apprend-on de source médiatique.

Dans un pays où les normes sociales restent des barrières importantes, il n’est pas probable que les conservateurs l’entendent de cette oreille. Mais pour le ministre de la santé de l’ancienne Haute-Volta, Nicolas Meda, dont le ministère est impliqué dans le projet de loi, c’est désormais une nécessité.

Le planning familial est devenu une priorité nationale ! « (…) Quand vous avez une croissance de la population d’environ 3% et une croissance du PIB de 6%, vous ne vous en sortirez jamais. C’est de l’économie basique. Si nous avions une croissance de 20%, on pourrait laisser alors accoucher qui veut. Dans les pays de la CEDEAO, il faudrait que la norme soit de trois enfants par femme en 2030 », explique le ministre.

FatimataSy, spécialiste en santé publique et directrice de l’Unité de coordination du partenariat de Ouagadougou, de soutenir le projet. « Tous les démographes estiment que si les pays du partenariat veulent décoller économiquement, il leur faut maîtriser leur croissance démographique pour aller vers une transition démographique. Ce qu’a dit Emmanuel Macron ici même à Ouagadougou ne me choque pas. L’Afrique a un problème de démographie. Tous les pays veulent connaître une émergence économique », soutient-elle.

Pour susciter l’adhésion des populations, les autorités tentent d’expliquer le bien fondé d’une telle mesure. « Pour des questions de développement », argue-ton. Mais pas seulement. La démographie, c’est aussi une question de sécurité et de stabilité.

Pour promouvoir la planification, le pays veut s’appuyer sur une législation en termes de contraception ouverte et totale. Toute femme y aura accès, en toute liberté.

A ce jour, selon les données du ministère burkinabé de la santé, 22,5% des femmes du pays prennent des méthodes modernes de planification familiale. L’ambition de Nicolas Meda serait d’atteindre le chiffre de 60%. L’indice de fécondité actuel est d’environ 6 enfants par femme et au palais de Kosyam, on voudrait le voir passer à trois.

Pour définir et financer son programme, les dirigeants burkinabé tablent sur ses propres structures et sur l’aide de bailleurs internationaux.




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