Dans une courte vidéo devenue virale et enregistrée le 27 novembre à Douala, on peut voir un gendarme molester Me Richard Tamfu, avocat au barreau du Cameroun, sous les cris de la foule qui assiste impuissante à la scène.
Les évènements se sont produits à Douala, il y a deux jours. Alors que maitre Richard Tamfu tentait de voler au secours de sa cliente, il a été sauvagement pris à partie par des gendarmes enragés.
La réaction de l’Ordre des Avocats du Cameroun ne s’est pas fait attendre. « Dans l’attente que le Conseil de l’Ordre se réunisse dans les heures à venir, monsieur le bâtonnier a enjoint la Commission des droits de l’Homme du Barreau ainsi que les représentants du Bâtonnier dans la Région du Littoral de rassembler tous les faits relatifs à cet incident de trop, afin que le Conseil de l’Ordre y donne toutes les suites qu’il appartiendra », écrit Mbah Eric Mbah, le président du Barreau, dans un communiqué rendu public le 28 novembre.
Plusieurs personnalités publiques choquées par cette vidéo, ont exprimé leur indignation. Le Social Democratic Front (SDF) a dénoncé un « traitement inhumain et inacceptable ». Sur son compte Facebook, son président, Joshua Osih, a déclaré : « Des sanctions exemplaires doivent être prises sans délai à l’encontre des auteurs de cette sauvagerie du moyen âge par la haute hiérarchie de la Gendarmerie nationale ».
L’opposant Maurice Kamto a pointé du doigt le système. « Cet acte en dit long sur la formation des agents des forces de l’ordre et des agents de police judiciaire dans notre pays, ainsi que sur l’incapacité ou la réticence des magistrats chargés de superviser le travail de ces derniers afin de leur permettre de s’acquitter efficacement de leurs fonctions », a affirmé le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) sur les réseaux sociaux.
Enquête sous 72 heures
Le secrétaire d’État à la Défense (SED) chargé de la gendarmerie, Galax Etoga, a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire après l’incident. La nouvelle est contenue dans un message porté du colonel Pierre Aimé Bikele, le commandant de la Légion de gendarmerie du Littoral.
Galax Etoga, le patron de la gendarmerie indique que cette enquête va permettre de faire la lumière sur cet incident. Il enjoint le commandant de la Légion de gendarmerie du Littoral d’entendre toutes les parties et toutes les personnes susceptibles de contribuer à la manifestation de la vérité. Le SED a donné 72 heures à son collaborateur, soit trois jours, pour rendre les résultats de cette enquête.
Essama Aloubou