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Cameroun : un journaliste condamné à 6 mois d’emprisonnement ferme

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Bruno Bidjang, ancien directeur général de la télévision Vision 4 a été reconnu coupable ce jour de propagation de fausses nouvelles après plusieurs mois d’un procès à plusieurs non-dits.

L’attente aura été longue pour un inculpé qui avait plaidé coupable dès l’entame du procès. Mais, le tribunal militaire de Yaoundé a finalement condamné le journaliste Bruno Bidjang à 6 mois d’emprisonnement ferme assortis d’une amende de 54 000 FCFA.

Le journaliste de Vision 4 a été reconnu coupable des faits de propagation de fausses (Art 113) du Code Pénal Camerounais. Incarcéré à la Prison Principale de Yaoundé depuis le 23 Février 2024 Bruno Bidjang avait plaidé coupable devant le tribunal militaire.  Mais la justice militaire n’a pas été clémente envers le journaliste qui avait également rédigé une lettre d’excuse.

C’est en février dernier que le journaliste Bruno Bidjang, directeur général des médias au sein du groupe L’Anecdote, avait été inculpé et placé en détention à la prison principale de Yaoundé.

Un procès inique

Début février 2024, le journaliste diffuse une vidéo dans laquelle il dénonce l’apathie des Camerounais face aux problèmes qui minent leur société. Le contenu de la vidéo est banal et n’intéresse que quelques internautes. Mais un mandat d’arrêt est destiné contre lui,  quelques jours après la publication de cette vidéo. Le directeur général du groupe des médias L’Anecdote se rend alors personnellement à ses enquêteurs et est aussitôt placé en garde à vue. On lui reproche les faits « d’atteinte à la sécurité de l’État et d’incitation à la révolte ». Le journaliste est appelé à rédiger une lettre d’excuses aux autorités et de supprimer la vidéo incriminée de tous ses réseaux. Le journaliste n’hésitera pas de se conformer. Mais il est gardé à vue pendant près de deux semaines en violation des dispositions du Code de procédure pénale.

Le vendredi 23 février, il sera inculpé par le tribunal militaire de Yaoundé pour « propagation de fausses nouvelles ». Il est conduit nuitamment à la prison principale de Yaoundé.

A l’analyse de cette procédure, certains ne doutent pas que le régime a voulu régler ses comptes à ce journaliste qui a pourtant été à sa solde depuis des années. Mais les défenseurs des droits de l’homme dénoncent un vice de procédure, notamment la garde à vue de 15 jours qui avait été appliqués dans le cas du journaliste lors de l’enquête préliminaire, alors qu’elle n’est prévue que pour des cas de terrorisme.

Essama Aloubou




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