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Cameroun : un meeting d’un leader de l’opposition donne du tournis au gouvernement

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Le dernier meeting organisé à Paris par Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), une formation politique de l’opposition camerounaise, n’a pas laissé Yaoundé indifférent.  

Aussitôt terminé, plusieurs membres du gouvernement, ont réagi à ce que les partisans de Maurice Kamto appellent démonstration de force. C’est d’abord Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du RDPC, parti au pouvoir et ministre du Travail, qui s’est fendu en invectives.: « Minable, l’annonce de la protection de Paul Biya et sa famille… De quelle protection ont-ils besoin ? Sont-ils ou seront-ils en danger ? De quelle famille on parle ? »« Qu’est-ce que c’était minable ce meeting si médiatisé depuis des mois, où les organisateurs annonçaient retrouver en millions la diaspora camerounaise du monde entier ! … La prestigieuse Place de la République n’a pas vu les dizaines de millions de Camerounais annoncés. Même pas cinq mille (…) plus d’amateurs de football que d’électeurs potentiels », a-t-il poursuivi.  

Jean De Dieu Momo, président du Paddec, un parti de la majorité présidentielle et ministre délégué auprès du ministre de la Justice, s’est moqué de la proposition de Maurice Kamto : « Franchement, j’ai ri en apprenant qu’il s’engage à ‘protéger le président Paul Biya et sa famille », a-t-il écrit sur Facebook. Avant d’ajouter ironiquement : « Ça m’a rappelé que moi aussi, j’avais fait la même promesse lorsque j’étais candidat à la présidentielle de 2011. En réalité, c’est une façon déguisée de dire à celui qui est au pouvoir de ne pas craindre des exactions et de vous le ‘donner’. Je reconnais avec le recul que c’est une requête puérile et ridicule en politique ! Est-ce qu’on donne le pouvoir à son adversaire ? Mieux vaut qu’il le donne à Franck, si ce n’est qu’une question de sécurité personnelle ».

L’ancien opposant n’a pas manquer de critiquer son choix de l’hexagone: « Il n’est même pas encore au pouvoir, mais sa garde rapprochée est constituée de Blancs. Un véritable complexe d’infériorité du Noir, qui continue de croire que le Blanc lui est supérieur ! Pathétique et vendu jusqu’à l’âme ! Un président pour le Cameroun ? Franchement, c’est une blague ? »

Calixte Beyala vole au secours de Kamto

A cette critique l’écrivaine Calixte Beyala n’a pas gardé son silence. Sur les réseaux sociaux, elle écrit: « Si les opposants camerounais étaient libres d’organiser des manifestations et des meetings dans leur pays, aucun ne serait en Occident organisateur une manifestation place de la République ».

Et d’ajouter : « C’est vrai qu’au Cameroun, les opposants sont arrêtés et jetés en prison dès qu’ils veulent s’organiser. On nous brandit des années comme trouble à l’ordre public pour maintenir le statu quo ».

À ceux qui accusent Kamto de brader la souveraineté nationale, elle rétorque : « De quelle nationalité sont les dirigeants camerounais ? Serait-ce Kamto qui a fourgué nos chemins de fer à Bolloré ? Nos fers aux Chinois ? Serait-ce Kamto qui a décidé de l’usage définitif du CFA ? »

Les pics de Maurice Kamto

Devant les milliers de Camerounais venus du monde entier, Maurice Kamto n’a pas été tendre envers ses adversaires : « les jaloux vont passer le temps à vous dire que Maurice Kamto part seulement à Paris pour bavarder. Mais qu’ils nous laissent la possibilité d’organiser nos réunions au Cameroun, et on fera dix fois plus que ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui ici », a-t-il lancé. Il a par la suite promis une protection au président Biya, s’il venait à prendre le pouvoir.  « Personne, absolument personne, n’a le droit de donner en spectacle un homme de l’âge de Paul Biya. Nous sommes avant tout des Africains, et Paul Biya, qu’on le veuille ou non, reste un patriarche. Le seul fait qu’il soit un patriarche fait en sorte qu’il mérite un minimum de respect et de considération de son entourage, qui ne le respecte pas et ne le considère pas, en l’exposant aux moqueries des Camerounais… Vous pouvez être contre moi sur ce coup-là, mais je dis que le président Biya aura ma protection ».

Au Cameroun, l’élection présidentielle est prévue en octobre prochain. Paul Biya 92 ans est candidat à sa propre succession.

Essama Aloubou




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