Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC) a suspendu jeudi 12 septembre 2024 pour 45 jours Canal+ Pop, une chaîne de l’opérateur Canal+. La décision fait suite à la diffusion de l’émission malgré son interdiction depuis le 5 septembre. Mireille Kabamba, directrice générale de Canal+ RDC, a également été convoquée pour s’expliquer.
« La directrice générale de Canal+ RDC est priée de se présenter au CSAC dans un délai de sept jours pour répondre aux manquements relevés. Le Procureur général près le Conseil d’État ainsi que le Directeur général du Renatelsat (opérateur public de satellite en RDC) sont invités à veiller à la bonne exécution de cette décision », précise le communiqué du CSAC.
Les autorités congolaises reprochent à « The Bachelor Afrique », une adaptation africaine de l’émission américaine, de montrer des scènes jugées contraires aux mœurs locales. Cette suspension s’inscrit dans un cadre plus large de régulation des médias, engagé par les autorités pour préserver la « salubrité médiatique ».
Mercredi dernier, le CSAC a soumis au président Félix Tshisekedi un plan de régulation des médias traditionnels et sociaux, visant à instaurer un cadre plus strict pour les opérateurs. L’acquisition d’une licence d’exploitation et le respect des lois encadrant la presse sont désormais des conditions essentielles pour les médias congolais, sous peine de sanctions.
En mars 2023, une nouvelle loi avait déjà été promulguée, renforçant les conditions d’accès aux métiers de la presse et introduisant la responsabilité pénale des journalistes, sujet de vifs débats.
Avec ces mesures, les autorités congolaises cherchent à garantir un paysage médiatique conforme aux valeurs locales, tout en consolidant leur contrôle sur les médias opérant dans le pays.
Depuis plusieurs semaines, les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) montrent leur détermination à assainir le paysage médiatique national. Dans cette logique, elles ont interdit la diffusion de l’émission « The Bachelor Afrique », jugée immorale.