Une épidémie de choléra a causé la mort de 70 personnes en seulement deux jours à Khartoum où les services médicaux sont en ruine à cause de la guerre qui sévit depuis plus de deux ans. Pour Eatizaz Yousif, directeur pour le Soudan de l’ONG International Rescue Committee (IRC), le pays est à la veille « d’un désastre de santé publique de grande ampleur ».
L’épidémie intervient après des semaines de frappes de drones qui ont mis hors service les canaux d’approvisionnement en eau et en électricité de la capitale qui concentrant 90% des nouvelles infections.
Après ces décès en grand nombre, les campagnes de vaccination ont débuté mardi dans la localité de Jebel Awlia, au sud de Khartoum. « L’Organisation mondiale de la Santé a également livré plus de 22 tonnes métriques de fournitures de santé d’urgence et contre le choléra pour répondre aux efforts locaux », a affirmé le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Le choléra est une infection intestinale aiguë qui se propage par le biais d’aliments et d’eau contaminés par la bactérie vibrio cholerae, souvent à partir de matières fécales. Un patient malade peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement.
Guerre au Soudan
La guerre entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et l’armée soudanaise entre dans sa troisième année avec un lourd bilan : des dizaines de milliers de morts, 13 millions de personnes déplacées ; ce que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire » en cours dans le monde.
Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont d’ailleurs revendiqué, jeudi 29 mai, la reprise de deux villes stratégiques dans la région du Kordofan, dans l’ouest du Soudan.