Depuis quelques semaines, la Côte d’Ivoire fait face à une recrudescence de fausses informations et de cyberattaques ciblées. Selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), ces actions ne relèvent pas du hasard : elles sont méthodiques, coordonnées et visiblement planifiées pour nuire au pays du président Alassane Ouattara.
Plusieurs profils Facebook, principalement localisés dans des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), sont à l’origine de ces campagnes. Parmi les rumeurs les plus virales ayant circulé récemment : de fausses annonces sur le décès du président Ouattara, la mort du chef d’état-major Lassina Doumbia, ou encore un prétendu coup d’État.
Ces manipulations surviennent dans un contexte préélectoral particulièrement sensible. Elles laissent entrevoir une stratégie de déstabilisation bien orchestrée, comparable à une guerre silencieuse – sans armes ni bruit – mais tout aussi pernicieuse. Une telle désinformation peut être le fait d’individus isolés, mais aussi d’organisations structurées, parfois soutenues par des États hostiles.
Le directeur général de l’ANSSI, le Colonel-Major Guelpétchin Ouattara, reste prudent quant à l’implication officielle de certains gouvernements. Il indique néanmoins que plusieurs individus identifiés, basés en Europe et en Amérique, sont activement impliqués dans cette campagne. Les investigations ont aussi révélé des liens avec des figures proches du parti GPS de Guillaume Soro, ainsi qu’une proximité avec des réseaux liés à un pays membre de l’AES.
Face à cette menace, les autorités ivoiriennes ont réagi avec une stratégie en deux volets : l’ANSSI travaille à démonter les narratifs mensongers et à déjouer les tentatives de manipulation de l’opinion publique, tandis que la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) se charge d’identifier et de poursuivre les auteurs.
La Côte d’Ivoire, bien que ciblée, entend rester ferme et résolue face à cette nouvelle forme d’agression invisible, menée à coup de claviers et d’algorithmes.