Au Gabon, l’État a lancé depuis le 6 juin, une vigoureuse opération de déguerpissement et de démolition des maisons construites dans des zones où seront érigées une cité administrative et un boulevard surnomme « boulevard de la Transition ».
Alors que les pelleteuses poursuivent le travail, plusieurs familles déguerpies, dorment à la belle étoile.
Dans la foulée, la colère monte. Mais l’État explique que ces populations avaient déjà été indemnisées.
« À 15h, un jeune homme est venu dire de libérer les maisons, on était obligé d’abandonner certains effets dans la maison. Ça me fait pleurer, je suis née ici, j’ai grandi ici. C’est normal en fait, c’est normal de pleurer« , a raconté au micro de Suzanne, qui a vu sa maison, où elle vivait depuis 15 ans, écrasée par une tractopelle.
Marina a aussi tout perdu : « Je ne refuse pas de partir, je ne refuse pas de quitter le quartier, on veut juste des mesures d’accompagnement« .
Pour sa part, Patrice Nguema Nve, 60 ans a perdu plusieurs maisons qu’il faisait louer à des commerçants : « Mon cœur est meurtri. Mes enfants et mes petits-enfants, que vais-je faire ? »
L’administration soutient que tout le monde a été indemnisé.
Faux, rétorquent les victimes.
« Il n’y a aucune liste qui prouve que les gens qu’on démolit actuellement ont tous été indemnisés. C’est catastrophique, et nous implorons la magnanimité du chef de l’État. Les mêmes bulldozers qu’on a envoyés ici pour détruire nos maisons, Ils peuvent les prendre, terrasser une forêt et attribuer à tout un chacun 20 m². C’est le minimum ! »
Face aux critiques, Laurence Ndong, ministre porte-parole du gouvernement, a expliqué pourquoi ces casses : « Cette opération a pour ambition de réduire de manière significative les embouteillages, les inondations et de lutter contre le mal logement. »
D’autres quartiers seront aussi concernés, a averti la ministre.