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L’opération militaire spéciale menée par la Russie en Ukraine en février 2022 a été déclenchée pour atteindre deux objectifs principaux : la dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine. Bien que la dénazification ait eu un succès relatif, la démilitarisation a été rapidement atteinte avec la destruction du complexe militaro-industriel hérité de l’Union soviétique.
Cependant, cette opération spéciale est devenue un affrontement majeur entre la Russie et l’OTAN, révélant les forces et les faiblesses des économies et des armées des belligérants. L’OTAN a déployé des sanctions économiques et a fourni des quantités astronomiques de matériel militaire à l’Ukraine, tandis que la Russie s’est adaptée et a progressivement fait évoluer ses buts de guerre en fonction de l’avancée de son armée sur le territoire ukrainien. L’élimination de l’héritage russe s’est accélérée dans les villes encore sous contrôle de l’Ukraine, avec le démantèlement de statues et monuments historiques. Le monde qui sortira de cette guerre ne ressemblera plus jamais à celui d’avant.
Bilan un an après l’opération militaire spéciale menée par la Russie en Ukraine en février 2022
Dans cet épisode de L’échiquier mondial, les auteurs tentent de dresser un bilan un an après l’opération militaire spéciale menée par la Russie en Ukraine en février 2022. L’objectif initial de la Russie était la dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine, ainsi que la reconnaissance de l’annexion de la Crimée et des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Cependant, l’opération s’est transformée en un affrontement majeur entre la Russie et l’OTAN. Les sanctions économiques de l’OTAN contre la Russie ont été massives et ont poussé la Russie à adapter ses objectifs de guerre en fonction de l’avancée de ses troupes. Les succès relatifs de la dénazification et de la démilitarisation ont été accompagnés de la résurgence de certaines unités militaires nationalistes. Le gouvernement ukrainien a été poussé à la résistance et la guerre est devenue un révélateur des forces et des faiblesses des économies et des armées des belligérants. La réintégration des provinces de Donetsk et de Lougansk à la Fédération de Russie s’est faite en septembre 2022, et les habitants de ces régions sont désormais considérés comme des concitoyens russes.
La Russie a également exigé l’abandon de 30 000 km² de territoire ukrainien en plus de la reconnaissance de l’annexion de la Crimée. Les négociations de paix ont échoué sous la pression de l’OTAN, et il est difficile de connaître les objectifs territoriaux finaux de la Russie. En effet, l’issue négociée du conflit n’est plus à l’ordre du jour et la durée de l’opération spéciale reste incertaine.
En février 2023, un an après le début de l’opération spéciale, la perception de la situation militaire en Ukraine diffère en fonction du point de vue adopté. Vladimir Poutine considère que les opérations se déroulent selon le plan et que les soldats russes seront victorieux. Pour l’OTAN, la Russie a perdu sur le plan stratégique, opérationnel et tactique. Le secrétaire américain Lloyd Austin s’attend à une offensive ukrainienne au printemps 2023. Depuis le début de l’année, l’armée russe avance sur la totalité du front, et les États-Unis ont octroyé un contrat d’armement de plus d’un demi-milliard de dollars afin de produire des obus destinés à être livrés à l’Ukraine.
Cependant, le ministre de la Défense ukrainien est plus circonspect quant à l’équipement, les délais ont été annoncés, et la livraison dépendra du calendrier de la formation. Ce conflit est suivi de près par l’Inde et la Chine, mais la majorité du reste de la planète reste à l’écart. Le rapport de force sur le terrain est difficile à évaluer en raison de la guerre et de la difficulté à savoir ce qui se passe. Cependant, l’OTAN est très impliqué depuis le début de l’opération spéciale, sur le plan de la formation de l’armée ukrainienne, la fourniture d’armement et la participation à l’élaboration des stratégies d’étatiques, du renseignement et des communications. Il s’agit d’un conflit qui oppose la Russie à l’OTAN, par le proxy interposé des Ukrainiens. En ce qui concerne les accords de Minsk, leur non-respect a eu pour conséquence de préparer l’Ukraine à la guerre. Tôt ou tard, un traité de paix sera signé, mais il est difficile de prédire quand la guerre prendra fin.
Le conflit armé en Ukraine, qui a débuté il y a plus d’un an, est un sujet d’actualité qui divise l’opinion publique. Le président russe Vladimir Poutine affirme que les opérations se déroulent selon le plan et que les dynamiques sont positives, malgré les échecs de sa politique de sanctions économiques. De son côté, l’OTAN soutient l’Ukraine avec des équipements et des capacités militaires pour se défendre contre l’offensive russe. Depuis le début de l’année 2023, l’armée russe avance sur toute la longueur du front nord-sud, mais une offensive ukrainienne est attendue au printemps. Les conséquences de ce conflit sont dramatiques pour l’Europe, car cela montre que certains dirigeants européens n’ont pas respecté leurs engagements. La corruption en Ukraine est un autre problème qui aggrave la situation. La responsabilité des dirigeants français, allemands et ukrainiens est engagée dans la survenance de la guerre et ses conséquences. La lutte contre la corruption en Ukraine est un sujet important pour la politique intérieure, mais cela ne change pas la situation militaire actuelle. L’enjeu est de politique intérieure pour les pays qui soutiennent l’Ukraine et qui transfèrent des sommes d’argent et du matériel militaire sans contrôle. En fin de compte, le conflit en Ukraine montre que les équilibres internationaux ont changé, et cela aura des conséquences importantes sur les relations internationales.
Un sujet d’actualité qui divise l’opinion publique
Dans cet épisode de l’Échiquier Mondial, Régis de Castelnau, avocat spécialiste du droit syndical et des collectivités locales, discute des conséquences dramatiques de la violation des accords de Minsk et de l’escalade de la guerre en Ukraine, mettant en cause la responsabilité des dirigeants européens tels que François Hollande, Angela Merkel et Emmanuel Macron. Il souligne également l’importance des enjeux géopolitiques en jeu, notamment la fin de l’OTAN et de l’Union européenne, ainsi que la mise en place d’une organisation multipolaire telle que l’Organisation de coopération de Shanghai.
Les questions des téléspectateurs concernant l’arrêt des fournitures d’armes de l’OTAN à l’Ukraine, la prise de possession de la Crimée par la Russie et l’intervention directe des forces occidentales dans le conflit sont également abordées. Castelnau conclut en soulignant que la guerre en Ukraine a des conséquences dramatiques pour l’ensemble du monde et que le monde post-conflit sera très différent de celui d’avant-guerre.
