En visite officielle en Guinée-Bissau du 21 au 28 février, en vue d’aider à résoudre le conflit politique autour de la fixation d’une date pour la présidentielle, des émissaires de la Cédéao ont indiqué avoir quitté samedi le pays « suite à des menaces d’expulsion proférées par le président Umaro Sissoco Embalo ».
La mission de la Cedeao a fait part de cette situation regrettable dans un communiqué diffusé le dimanche 2 mars.
Dans sa note, la mission a déclaré avoir notamment eu un entretien avec des leaders de l’opposition.
Une démarche qui a froissé le chef de l’État, si l’on en croit Aristides Gomes, ancien premier ministre de la Guinée-Bissau.
« Sissoco se trouvait à l’étranger, mais il disposait d’informations. Une fois que l’organisation a accédé aux demandes de l’opposition et a rencontré ses leaders, là, la mission a enfreint l’objectif fondamental de Sissoco, la personnalisation du pouvoir. »
Ce n’est par la première fois qu’Umaro Sissoco Embalo s’accroche avec une délégation de la Cédéao dans son pays.
« Sissoco est cohérent avec lui-même. Lorsqu’il s’était proclamé président avec le soutien des forces de sécurité, il avait expulsé les membres de la Cédéao qui se trouvaient en Guinée-Bissau et avait déclaré persona non grata leurs représentants de la Cédao dans le pays », rappelle Aristides Gomes.
Malgré cette déconvenue, la feuille de route établie par la mission sera bientôt transmise au président de la commission de la Cédéao.