Alors que le sentiment anti-France gagne du terrain en Afrique de l’Ouest, notamment dans la région du Sahel, le Bénin adopte une posture distincte, marquée par une diplomatie équilibrée et souveraine. Contrairement à certains pays dirigés par des juntes militaires ayant exigé le retrait des troupes françaises de leur territoire, Cotonou se veut pragmatique dans ses relations internationales.
« Il n’y a aucun sentiment anti-France chez nous, mais plutôt une approche décomplexée dans nos relations avec tous nos partenaires », a affirmé Olushegun Adjadi Bakari, ministre béninois des Affaires étrangères.
Une diplomatie de souveraineté et d’ouverture
Le chef de la diplomatie béninoise a insisté sur le fait que le Bénin ne se positionne pas dans une logique d’allégeance ou de soumission, mais cherche à entretenir des partenariats fondés sur la souplesse et la résilience. Selon lui, dans un monde désormais interconnecté, l’autarcie n’est pas une option viable pour assurer le développement socio-économique.
« Pour progresser, les nations doivent dialoguer et coopérer. Aucun partenaire ne doit être écarté a priori », a-t-il ajouté.
Contexte tendu avec les voisins sahéliens
Cette posture du Bénin n’est pas sans conséquence dans ses relations régionales. Le pays est en froid avec ses voisins sahéliens, notamment le Niger et le Burkina Faso, qui l’accusent de servir de base arrière aux forces françaises. Ces accusations, d’abord émises par Niamey, ont été relayées par le président burkinabè, exacerbant les tensions diplomatiques.
Malgré cela, le Bénin reste fidèle à une vision ouverte, non-alignée et souverainiste, mettant en avant la coopération mutuellement bénéfique comme moteur de développement.