Suite à la signature du Traité de Lagos, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest vit le jour le 28 mai 1975 regroupant en tout seize pays en un bloc économique régional. En un demi-siècle d’existence, l’organisation se retrouve désormais avec 12 États membres après le retrait de la Mauritanie en 2000 et des trois pays de l’AES en 2025.
Les États membres de la CEDEAO se résument ainsi : le Bénin, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
La libre circulation des biens et des personnes est le principal avantage dont bénéficient les pays de la CEDEAO. Avec un seul document de voyage, les ressortissants des 12 pays restants de l’organisation régionale peuvent aisément aller d’un pays à un autre et s’installer librement.
Selon Nazif Abdullahi, Commissaire aux Affaires internes de la Cédéao cité par RFI, cet acquis majeur a permis de mettre fin à l’expulsion massive de citoyens étrangers et d’accroître la cohésion économique entre les États membres. « La Cédéao fait des efforts supplémentaires pour s’assurer que le niveau d’intégration et de cohésion économique qui a été atteint se consolide », ajoute-t-il.
L’une des grandes réussites de la Cédéao est le système d’échange d’énergie électrique ouest-africain (West African Power Pool, WAPP) qui a permis de mutualiser la production et le transport d’électricité dans la région. À ce jour, 7 000 kilomètres de lignes électriques sont interconnectées, soit 4 terawatts-heure par an. Dans cinq ans, l’organisation compte atteindre 16 000 km de lignes interconnectées.
Selon Sylvie Maheux, ex-chef des investissements du département énergie de la Banque africaine de développement (BAD) cité par RFI, le départ des États de l’AES ne remettra pas en question les interconnections en cours d’achèvement mais il pourrait compliquer les futurs projets régionaux d’ouvrages électriques.
Toutefois, l’ambition d’avoir une monnaie commune (l’ECO) reste encore à l’étape de projet.
L’autre difficulté au sein de la CEDEAO est le manque de ressources financières. Nombreux sont les pays qui ne s’acquittent pas de leurs cotisations et l’organisation est contrainte de se tourner vers des financements extérieurs. Cette situation ne permet pas à la CEDEAO d’avoir sa pleine indépendance.
Pour l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes cité par RFI, « la Cédéao a été pionnière en matière de libre circulation des personnes, de levée des barrières frontalières et surtout d’intervention collective dans des contextes de crise sécuritaire, comme au Liberia et en Sierra Léone ». Mais elle traverse aujourd’hui une grave crise de légitimité.
Après avoir perdu trois de ces membres (Burkina Faso, Mali, Niger), le défi actuel de la Cédéao est de réussir à cohabiter sans tension avec l’Alliance des États du Sahel. Par ailleurs, beaucoup reste à faire sur le plan sécuritaire avec l’avancée du terrorisme.