Premier producteur mondial de cobalt, la République démocratique du Congo (RDC) pourrait introduire des restrictions sur ses exportations à la fin d’un moratoire de quatre mois. Les autorités congolaises ont en effet annoncé leur intention de resserrer leur contrôle sur le marché de ce métal stratégique.
Pourquoi la RDC durcit-elle sa position sur le cobalt ? Face à la chute des prix, le gouvernement congolais avait suspendu les exportations de cobalt en février dernier, dans l’objectif de provoquer un redressement des cours. Ce métal est pourtant indispensable à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, ainsi qu’à de nombreux dispositifs électroniques.
Lors du Sommet sur le cobalt tenu à Singapour, Patrick Luabeya, directeur général de l’Autorité de Régulation et de Contrôle du Marché des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS), a confirmé que la RDC souhaitait instaurer un système de quotas afin de mieux encadrer les exportations et réguler l’ensemble du secteur.
Cette déclaration intervient dans un contexte de forte dynamique du marché : le groupe chinois CMOC, leader mondial du cobalt, prévoit une augmentation de sa production de plus de 20 % au premier trimestre 2025. En 2024, l’entreprise représentait déjà environ 53 % de la production mondiale.
Les autorités congolaises redoutent qu’une telle surproduction ne provoque une nouvelle chute des prix, comme cela s’est produit par le passé. L’instauration de quotas vise ainsi à prévenir une saturation du marché, tout en renforçant l’influence de la RDC sur les flux et les prix mondiaux du cobalt.