L’information est contenue dans le rapport sur l’état de la lutte contre la corruption en 2023, présenté le 26 septembre 2024, par la Commission Nationale Anti-Corruption (Conac).
Selon la Conac, une agence étatique en charge de la lutte contre la corruption au Cameroun, le préjudice financier subi par l’État en raison de la corruption et des infractions assimilées est évalué à 114,03 milliards de FCFA, soit un peu plus de 62 millions de dollars. Ce montant représente une hausse alarmante de 109,4 milliards de FCFA (2378,3 %) par rapport aux 4,6 milliards de FCFA de pertes enregistrées en 2022. Il s’agit d’une perte record au cours des cinq dernières années, après 10,2 milliards de FCFA en 2019, 17 milliards de FCFA en 2020 et 43,9 milliards de FCFA en 2021.
Ces pertes financières ont été établies à partir de 16 missions d’investigation de la Commission nationale anti-corruption (Conac), ainsi que des condamnations pécuniaires résultant de 43 décisions rendues par le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF) du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) et le Tribunal criminel spécial (TCS).
Le rapport fait également état de 7 588 dénonciations en 2023, contre 7 061 l’année précédente, ce qui représente une hausse de 487 dénonciations. Ces signalements ont été effectués par voie électronique et par courrier administratif.
D’après les résultats de l’indice de perception de la corruption publié en janvier 2024 par Transparency International (TI), le Cameroun se classe 34e pays le plus corrompu en Afrique (140e mondial) en 2023.
Essama Aloubou