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Lionel Zinsou parle de sa parenthèse politique et de son nouveau challenge 

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Lionel Zinsou, on ne le présente plus. L’ancien Premier ministre béninois, et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016, vient de lancer la banque d’affaires Southbridge avec des partenaires comme Donald Kaberuka (ex-Président de la BAD). Il vient d’accorder une interview à l’Agence Ecofin, dans laquelle il parle de son bref passage sur l’échiquier politique et sa nouvelle aventure.     

A la question de savoir les leçons qu’il a tiré de son « bref intermède » politique, Lionel Zinsou, est allé de son style, sans langue de bois. « « Bref intermède », c’est une expression qui m’amuse un peu parce que c’était bref, mais intense. Jusque-là, dans ma vie professionnelle, j’ai essentiellement fait deux choses : j’ai enseigné et j’ai travaillé dans des entreprises privées.

Et l’enseignement a besoin d’être vivifié par l’expérience. Donc, j’ai beaucoup appris durant cette année de responsabilité gouvernementale et élective. C’est important que les enseignants apprennent, qu’ils regardent au fond quelles sont les vraies difficultés de la science, quelles sont les vraies difficultés de l’exécution des idées. Parce qu’avoir des idées sur le développement est une chose, mais il faut prendre en compte toutes les difficultés de l’action. Elles sont sociales d’un côté, et de l’autre, elles sont relatives au temps de l’action.

Le temps de l’action publique est lent et les politiques ont peu de temps. Moi j’ai fait un an, ce qui est assez bref. Mais même cinq ans, ce n’est pas un temps extrêmement long pour pouvoir déployer une action publique. L’enseignant est donc très heureux d’avoir rencontré l’action. Pour ce qui est du financier, je crois qu’il y a désormais des ressources financières disponibles pour assurer une croissance forte, à la fois soutenable et inclusive en Afrique.

Seulement, ça exige un très grand travail pour arriver à mobiliser ces ressources pour son pays, parce qu’on n’est pas dans un univers d’entreprises privées internationales où on a des objectifs, des moyens et d’assez grandes facilités à mobiliser les ressources financières. Donc le banquier ou l’investisseur professionnel qui peut avoir l’habitude de mobiliser un milliard de $ en un mois doit comprendre que [pour nos pays, ndlr] mobiliser 100 millions de $, ça prend deux ans. A-t-il répondu avant d’ajouter : « Dans notre cas, il faut construire de la confiance, il faut arriver à convaincre. Il faut passer par des procédures, qui sont longues et compliquées. Il faut trouver à la fois des fonds privés et des fonds d’aide publique. Et mobiliser ces ressources, ce n’est pas très simple. C’est à chaque fois très complexe avec une coalition d’acteurs qu’il faut convaincre. Il y a des agents publics, bilatéraux, multilatéraux, de l’argent privé, etc. Donc le banquier ou l’investisseur professionnel qui peut avoir l’habitude de mobiliser un milliard de $ en un mois doit comprendre que [pour nos pays, ndlr] mobiliser 100 millions de $, ça prend deux ans. C’est donc la découverte de ce que les ressources sont là, mais il y a tout un sujet d’organisation, un sujet d’exécution, comme on dit dans notre jargon professionnel ».

 

Interrogé sur son nouveau challenge avec Southbridge Patners, une banque d’affaires qu’il a récemment lancée, il répond : « Notre société de conseils financiers est d’abord panafricaine. Les équipes sont basées en Afrique et on a des bureaux à Abidjan, Casablanca et Kigali, et, si on est les bienvenus, on ouvre un bureau à Cotonou (rires). On a par ailleurs, parce que ça reste nécessaire, un bureau à Paris et on devrait bientôt en ouvrir un à Londres. Mais Southbridge est d’abord panafricaine et l’idée est bien de servir tous les parties du continent du nord au sud en passant par le centre et de l’ouest à l’est. Il n’y pas de différence au sein de nos équipes entre les anglophones et les francophones. Les fondateurs sont anglophones et francophones et ont une expérience qui visent les deux aires structurelles et juridiques. Elle est donc panafricaine par la nationalité des membres de l’équipe, les actionnaires, qui sont tous africains mais de diverses régions du continent. Elle l’est également par ses clients. Nos clients se sont d’abord des entreprises africaines en expansion. Et pour ces compagnies, cette expansion prend souvent la forme d’une régionalisation progressive. Elles ont souvent connu du succès dans un pays et elles veulent l’étendre à de grands blocs comme l’UEMOA, la CEDEAO, ou l’ECEA. On a des champions africains, très nombreux. Beaucoup plus nombreux qu’on peut le penser à 5000 ou 8000 kilomètres. On veut les servir au plus près possible. Ils sont notre cœur de cible ».

 

 




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