En visite officielle au Burkina Faso, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a affirmé l’engagement de son pays à soutenir Ouagadougou dans sa lutte contre le terrorisme. Un geste de solidarité fort, réaffirmé lors de sa rencontre avec le président Ibrahim Traoré, et qui confirme la volonté du Sénégal de se tenir aux côtés des pays sahéliens confrontés à l’insécurité.
« Le Burkina Faso peut compter sur le soutien du Sénégal en cas de besoin », a déclaré Ousmane Sonko, saluant la résilience du peuple burkinabè face à une crise sécuritaire persistante. Bien que le Sénégal reste pour l’instant relativement épargné par les attaques djihadistes, le Premier ministre reconnaît que la menace concerne l’ensemble de la sous-région : « Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne sont pas seuls dans cette guerre », a-t-il martelé.
Au-delà du soutien moral, Dakar se dit prêt à engager une coopération concrète avec Ouagadougou, tant sur le plan sécuritaire que stratégique.
Cette position n’est pas surprenante au vu des convergences politiques entre le Sénégal et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment en matière de souveraineté. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye s’est montré inflexible sur la nécessité de redéfinir les relations avec les partenaires étrangers sur la base d’un partenariat équitable et respectueux des intérêts nationaux. Dans cette logique, le Sénégal a discrètement mis fin à la présence militaire française sur son territoire.
Par ailleurs, Diomaye Faye s’est fixé pour objectif ambitieux de réintégrer le Mali, le Burkina Faso et le Niger au sein de la CEDEAO, dont ils se sont retirés. Mais cette mission de médiation, portée par Dakar, semble pour l’instant dans l’impasse, tant la rupture entre l’AES et l’organisation régionale paraît irréversible.