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Le Mali s’éloigne encore un peu plus d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le Conseil des ministres a approuvé ce mercredi 11 juin un projet de loi qui accorderait au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, un mandat de cinq ans renouvelable, sans passer par les urnes. Cette décision intervient près de quatre ans après le coup d’État qui a renversé l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita.
Ce texte, qui doit encore être validé par le Conseil national de transition (CNT), ne prévoit aucune élection présidentielle avant 2025. Cela contredit les engagements initiaux des militaires, qui avaient promis de rendre le pouvoir aux civils d’ici fin 2024.
Justifications et critiques de la mesure Ce mandat présidentiel prolongé s’aligne sur les recommandations issues d’une consultation nationale organisée par les autorités militaires. Ces assises avaient suggéré de « suspendre toutes les questions électorales » jusqu’à la pacification du pays, invoquant l’insécurité persistante due aux attaques jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM).
Cependant, cette initiative est vivement critiquée. Les autorités ont déjà dissous plusieurs partis politiques et ont fait face à des contestations judiciaires infructueuses. En avril, plus d’une centaine de partis politiques avaient alerté l’opinion publique sur un possible glissement vers un pouvoir autoritaire. Plus récemment, l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo a créé le « Front patriotique de résistance » (FPR) pour exiger un retour à la Constitution.
