C’est une statistique qui fait froid dans le dos. En France, un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire. Et depuis 2020, la mortalité infantile est en hausse.
En 2024, 2 700 enfants sont morts avant leur premier anniversaire.
Selon les données publiées en avril par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le taux de mortalité infantile est passé de 3,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants en 2011 à 4,1 pour mille en 2024.
Une évolution qui place la France au 23è rang sur 27 au sein de l’Union européenne.
« Une chute marquée par rapport aux années 1990, où elle figurait parmi les pays les mieux classés », notait en mars une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined).
Même si l’Insee appelle à considérer les comparaisons avec « précaution », les pratiques de déclaration (enfants mort-nés, ou bien enfants nés vivants et décédés peu après leur naissance) pouvant varier selon les contextes ou les réglementations.
En attendant d’y voir plus clair, souligne RFI, les raisons avancées par les différentes études et enquêtes sont multiples et variées : hausse de l’âge des mères, augmentation des grossesses multiples, grande prématurité, précarité, surpoids, tabagisme, dégradation du circuit de soins.
Revient aussi le manque de prévention et de suivi ainsi que la fermeture des petites maternités.
Cette problématique de l’accès au soin est l’axe principal choisi par l’élu corse à l’origine du texte législatif.
Une proposition de loi « visant à lutter contre la mortalité infantile » doit être examinée ce jeudi à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une niche parlementaire.
« Aujourd’hui, près de 900 femmes résident à plus de 30 minutes d’une maternité, et le nombre de celles vivant à plus de 45 minutes a augmenté de 40% depuis 2020 », souligne le texte de la proposition de loi.
A rappeler qu’une enquête dénommée « Le scandale des accouchements en France », réalisée récemment par deux journalistes, faisait le lien entre l’éloignement des salles d’accouchement et une augmentation du risque de décès néonatal.