Sa détermination a joué en sa faveur et aujourd’hui, il a le sourire aux lèvres. Allusion faite à l’écrivain journaliste algérien Kamel Daoud, qui vient de gagner le Prix Goncourt de l’année 2015 avec son tout premier roman « Meursault, contre-enquête », après avoir raté l’édition de 2014.
L’écrivain a reçu son ce prix le 05 mai dernier à Paris. Tout le mérite lui est venu d’une prolongation aussi délicieuse que subversive de « L’Étranger » d’Albert Camus, l’une des plus célèbres œuvres de la littérature contemporaine.
« Vous avez rapatrié L’Étranger dans votre culture, vous avez fait de Camus un indigène à part entière. Votre contre-enquête algérienne, nous allons la rapatrier à notre tour dans le trésor de la littérature », a tenu à souligner Régis Debray, un des dix membres du jury ayant décerné ce prix.
Selon ce dernier, toute l’intrigue du roman vient d’une réponse étonnante et osée, envoyée en direction à la toute première phrase du roman d’Albert Camus.
Recevant son prix, le lauréat rappelle la menace d’une fatwa qui plane sur lui depuis décembre 2014.
« Je ne suis pas l’homme d’un seul livre contrairement à ce qu’on croit parce que je pense que cela mène à deux maladies : soit la vanité, soit une guerre de religion », a-t-il déclaré.
A signaler que le Prix Goncourt n’est pas la première récompense qu’a eue le roman de cet écrivain. Il a déjà eu le prix François-Mauriac et le Prix littéraire des 5 Continent.
« Meursault, contre-enquête » sera bientôt adapté au théâtre par Philippe Berling; une pièce qui sera présentée au Festival d’Avignon.