L’accusé est poursuivi devant la Cour d’assises de Paris dans le cadre d’une procédure hors-norme pour « génocide » et « crimes contre l’humanité ».
Les faits imprescriptibles qui sont reprochés à Philippe Hategekimana,un ancien gendarme rwandais ont été commis dans la préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda au printemps 1994.
L’accusé est poursuivi devant la Cour d’assises de Paris dans le cadre d’une procédure hors-norme pour « génocide » et « crimes contre l’humanité ».
Depuis le début de l’audience, « 106 personnes entendues et 288 heures de débats, la justice va pouvoir être rendue pour des évènements complexes qui se sont déroulés à l’autre bout du monde, a rappelé Céline Viguier, l’une des deux avocates générales. Les récits décrits étaient parfois horribles… Philippe Hategekimana n’est pas un “petit poisson”, ni un simple exécutant mais un maillon fondamental de la mise en œuvre du génocide. »
Le parquet a requis contre lui la réclusion criminelle à perpétuité et demandé à la cour de « retenir sa responsabilité pénale » pour tous les chefs d’accusation portés à son encontre, apprend-on chez nos collègues du Journal Le Monde.
L’ancien adjudant-chef de la gendarmerie de Nyanza, âgé de 66 ans aujourd’hui, assure qu’il n’était pas présent à son poste de Kigali au moment des faits.
Plusieurs milliers de Tutsi ont été exterminés sur la colline de Nyamure et 300 autres ont péri à Nyabubare et que le bourgmestre Narcisse Nyagasaza a été assassiné.
Mais il sera difficile de prouver certains faits, puisque ceux-ci se sont produits il y a vingt-neuf ans, à une époque où il n’y avait pas de téléphone portable ni de trace ADN, aucune preuve matérielle n’a pu être exhumée. La responsabilité présumée de l’accusé repose donc uniquement sur la base de témoignages.
Essama Aloubou