Les auditions des anciens ministres du régime Macky Sall, impliqués dans le dossier des détournements présumés de fonds liés à la gestion de la pandémie de Covid-19, ont débuté lundi dernier devant la Haute cour de justice. Déjà, deux anciens membres du gouvernement ont été placés en détention provisoire, tandis qu’un autre est assigné à résidence avec port de bracelet électronique.
Trois figures de l’ancien régime mises en cause
Parmi les personnalités poursuivies, l’ex-ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a été assigné à domicile après sa comparution. Il est accusé d’avoir tenté de s’approprier illégalement une assiette foncière appartenant au tribunal de Pikine-Guédiawaye. Un témoin affirme lui avoir remis 50 millions FCFA, ce qui a fortement aggravé son dossier.
L’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Aissatou Sophie Gladima, a quant à elle été placée en détention provisoire. Elle est poursuivie pour le détournement présumé de 193 millions FCFA, fonds destinés à la création d’un centre gravimétrique à Kédougou, censé venir en aide aux orpailleurs affectés par la pandémie.
Moustapha Diop, ex-ministre du Développement industriel et des PME, a également été écroué. Il est soupçonné de mauvaise gestion d’une enveloppe de 2,5 milliards FCFA allouée à l’achat de masques sanitaires dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Des poursuites rendues possibles après la levée de l’immunité
Ces inculpations interviennent après la levée de leur immunité parlementaire par l’Assemblée nationale, votée à une large majorité. Ce vote a ouvert la voie à la Haute cour de justice, seule compétente pour juger les anciens ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Selon les éléments des enquêtes menées par la Cour des comptes et la Division des investigations criminelles (DIC), de graves irrégularités ont été relevées dans la gestion des fonds Covid-19, entraînant l’ouverture de cette vaste procédure judiciaire.