Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice du Sénégal, a été placé en résidence surveillée et équipé d’un bracelet électronique. Il est mis en cause dans une affaire de corruption et de détournement de fonds liés à un projet public.
L’enquête porte sur la mise en place d’un centre de surveillance électronique prévu sur le site du tribunal de Pikine-Guédiawaye, destiné à désengorger les établissements pénitentiaires. C’est dans ce cadre que les soupçons ont émergé.
Selon les premiers éléments de l’instruction, des flux financiers suspects, assimilés à des contreparties illicites, auraient circulé lors de l’attribution du marché. Ces révélations jettent le doute sur la transparence du processus.
Ismaïla Madior Fall a reconnu avoir perçu une somme de 50 millions de francs CFA de la part de Cheikh Guèye, dirigeant de la société TCS impliquée dans le projet. Toutefois, il affirme avoir restitué cet argent, justifiant son geste par une volonté de « gérer la situation avec diplomatie ».
Une version qui n’a pas convaincu la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice, laquelle a décidé de le placer sous surveillance électronique et assigné à résidence. Une décision lourde pour ce juriste respecté, considéré comme un des principaux architectes des réformes judiciaires récentes au Sénégal.
Outre Ismaïla Madior Fall, deux autres personnalités sont au cœur de ce scandale : Cheikh Guèye, patron de TCS, et Mohamed Anas El Bachir Wane, ancien haut cadre du ministère de la Justice.