Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a levé l’interdiction des signes religieux dans les établissements scolaires du pays. C’est ce qui ressort de l’arrêté publié par le ministère de l’Éducation nationale concernant le respect des croyances religieuses.
Ce texte impose à tous les établissements, qu’ils soient publics ou privés, de permettre le port de signes religieux tels que le voile, la croix ou les perles sacrées, à condition qu’ils ne nuisent pas à l’identification des élèves.
Cet arrêté a été adopté à la suite d’une demande d’Ousmane Sonko, après que le Premier ministre a relancé le débat sur le port du voile dans les écoles. Lors d’une cérémonie le 30 juillet, célébrant les meilleurs élèves du pays, le Premier ministre avait annoncé qu’il ne serait plus permis d’interdire le voile et qu’un arrêté serait pris en ce sens.
Bien que les cas de refus d’accès pour port de signes religieux soient rares, un incident récent a été signalé le 8 octobre, lorsqu’une élève a été contrainte de retirer son voile pour pouvoir assister à un cours dans son école catholique, selon sa mère contactée par RFI.
L’arrêté pris par Bassirou Diomaye Faye, levant l’interdiction des signes religieux dans les écoles sénégalaises, vise à combler un vide juridique, car aucune réglementation nationale ne prévoyait auparavant de disposition à ce sujet. Cet arrêté réaffirme également l’importance du « vivre ensemble », comme l’a souligné le ministre de l’Éducation, Moustapha Guirassy.
Il précise que les établissements doivent garantir la sécurité, la santé, la discipline, ainsi que la mixité et le respect mutuel, dans le but de renforcer les valeurs de coexistence harmonieuse.
Le sujet reste délicat, car il touche directement à la sensibilité de la cohabitation entre les différentes communautés religieuses du pays. Les propos d’Ousmane Sonko, qui avaient déjà provoqué une vive controverse en juillet, avaient irrité certains établissements catholiques privés, qui dénonçaient une focalisation sur le port du voile au détriment des priorités éducatives.