Depuis quelques jours, les Forces de soutien rapide (FSR), qui encerclaient la capitale du Darfour-Nord depuis quatre mois, ont lancé une offensive d’envergure sur El-Fasher. C’était la dernière grande ville de la région encore contrôlée par l’armée, soutenue par des groupes rebelles locaux.
L’attaque a débuté jeudi matin avec des assauts sur plusieurs fronts. Après avoir réussi à s’infiltrer par le sud, les FSR se sont approchées du quartier général de l’armée. Des combats de rue ont éclaté, suivis de bombardements intenses tout au long du week-end, causant des destructions massives dans la ville.
Salih Mahmoud, président de l’Association des avocats du Darfour, décrit une ville assiégée : « Il y a des destructions partout. Les attaques viennent désormais de toutes les directions, les habitants sont pris au piège et ceux qui souhaitaient fuir n’ont plus de voies sûres ».
Mohamed Hassan, membre du réseau des droits de l’Homme du Darfour, confirme que plusieurs quartiers, notamment à l’est et au nord, sont complètement dévastés par les affrontements entre l’armée et les FSR, qui bombardent depuis l’extérieur de la ville.
Bien qu’il soit difficile d’évaluer les gains de terrain des paramilitaires, ces derniers ont subi des pertes importantes, avec la mort d’au moins quatre de leurs commandants, selon plusieurs sources.
Pendant ce temps, aux États-Unis, le président Joe Biden a appelé les parties au conflit à reprendre les négociations pour mettre fin à la guerre, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et plongé le Soudan dans une crise humanitaire catastrophique.
« J’appelle les belligérants à retirer leurs forces, faciliter l’accès humanitaire et reprendre les négociations pour mettre fin à cette guerre », a-t-il déclaré mardi 17 septembre dans un communiqué.