Le Tchad se trouve confronté à une situation financière délicate. Pour faire face à un déficit budgétaire estimé à 388,77 milliards de FCFA, le pays envisage d’emprunter 360 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).
Cette décision s’inscrit dans un contexte régional marqué par un resserrement des liquidités, rendant l’accès au financement plus difficile pour les États membres. De plus, les nouvelles mesures de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), qui augmentent considérablement les exigences en matière de fonds propres pour les crédits accordés aux États, viennent complexifier encore davantage la situation.
En effet, la COBAC a mis en place un dispositif visant à limiter l’exposition des banques au risque souverain. Cette mesure, bien qu’ayant pour objectif de renforcer la stabilité du système financier, pourrait freiner l’octroi de crédits aux États et compromettre ainsi la réalisation de leurs projets.
Le Tchad, comme d’autres pays de la CEMAC, se retrouve donc pris en étau entre la nécessité de financer ses dépenses publiques et les contraintes imposées par un marché financier régional de plus en plus restreint. L’avenir de ce projet d’emprunt dépendra en grande partie de l’évolution de la politique monétaire régionale et de la capacité du Tchad à convaincre les investisseurs de la solidité de ses engagements.