Après le renversement du président gabonais Ali Bongo par coup d’État ce 30 août 2023, Francis Kpatindé, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest et maître de conférences à Sciences Po Paris, a été interrogé par Rfi au cours d’une édition spéciale sur la quasi-absence de réactions sur le continent.
Sur le plan international, plusieurs pays et institutions ont condamné le coup de force militaire au Gabon en appelant à la sauvegarde de la paix. Cependant, le cas du Gabon n’a pas autant fait réagir sur le continent africain que celui du Niger il y a un peu plus d’un mois.
« L’Afrique centrale, avec le coup d’État qui vient de se produire au Gabon, ça lance un message à des dinosaures dans cette région. C’est la région la plus statique d’Afrique. Au moins, ça bouge en Afrique de l’Ouest (…) », analyse Francis Kpatindé.
A la question de savoir si ce coup d’État au Gabon pourrait être une menace pour les dirigeants des pays voisins, Francis Kpatindé répond : « Dans certains palais, depuis hier, on doit en trembler. Dans cette région, vous avez un président qui est en poste depuis 1979 : Obiang Nguema, en Guinée équatoriale. Vous avez aussi Paul Biya qui est en poste depuis 1982. », en concluant que : « Dans ces pays, on doit se dire, « tiens, si le Gabon est tombé aussi facilement, il ne faut rien exclure » ».
D’ailleurs, quelques heures après le coup d’Etat militaire au Gabon, le président camerounais Paul Biya a procédé à plusieurs nominations au sein du ministère de la Défense et du Secrétariat d’Etat à la Défense de son pays.