La Commission européenne attend de la Tunisie l’ouverture d’une enquête sur sa garde nationale, suite à des accusations de violences sexuelles commises par des agents financés par l’Union européenne sur des migrants.
Un reportage du quotidien britannique The Guardian, publié le 19 septembre, révèle des allégations d’abus sexuels et de viols sur des femmes migrantes. Ces révélations ont provoqué des réactions au sein de la Commission européenne, qui a annoncé, le 20 septembre, l’envoi d’observateurs indépendants pour enquêter sur ces allégations.
Selon le journal, des membres de la garde nationale tunisienne collaboreraient avec des passeurs, organisant le départ de migrants, tout en étant responsables de vols, de violences physiques, et d’abandons de femmes et d’enfants dans le désert, sans eau ni nourriture. Ces accusations, vivement contestées par la Tunisie, soulèvent des questions sur l’usage de fonds européens.
Située à moins de 1 000 km de l’Italie, la Tunisie est un point de transit clé vers l’Europe. En juillet 2023, un accord de 105 millions d’euros a été signé entre l’UE et la Tunisie pour réduire les flux migratoires.
Ce programme finance notamment la garde nationale tunisienne, chargée de surveiller les frontières. Le 24 septembre, la Commission européenne a déclaré vouloir instaurer un « dialogue plus structuré » avec ses partenaires, tout en insistant sur une gestion migratoire respectueuse des droits humains.