En Tunisie, des manifestants ont envahi les rues de Tunis ce samedi 14 septembre 2024, exprimant leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme une dégradation continue de la situation du pays, au moment où la campagne présidentielle s’ouvre officiellement.
Samia Abbou, ancienne députée tunisienne présente à la manifestation, a vivement critiqué la gestion du président Kaïs Saied, qu’elle juge défaillante sur plusieurs aspects cruciaux.
Aux côtés d’Abbou, les manifestants ont dénoncé les graves difficultés économiques et politiques que traverse la Tunisie. Brandissant des pancartes, ils ont souligné l’augmentation incessante des prix des produits de première nécessité et exprimé leurs craintes grandissantes pour les libertés civiles.
En 2011, le régime de Zine El Abidine Ben Ali, président tunisien depuis plus de deux décennies, avait été renversé par des manifestations massives, déclenchant une vague de soulèvements dans le monde arabe.
Plus de dix ans plus tard, Sghaier Zakraoui, un autre manifestant, a exprimé son inquiétude face à la multiplication des arrestations de figures politiques sous le régime de Saied. Il a affirmé vouloir se battre pour que les droits civils ne soient plus attaqués.
Cette mobilisation intervient après une semaine tendue, marquée par l’arrestation en masse de cadres du principal parti d’opposition, Ennahda, une répression d’une ampleur sans précédent selon le parti.
Ces événements surviennent alors que le président Saied entame sa campagne pour un second mandat, avec des élections prévues le 6 octobre. Lors de son élection en 2019, il avait séduit un électorat lassé des querelles politiques en promettant une lutte acharnée contre la corruption.
Depuis son accession au pouvoir, l’ancien professeur de droit, aujourd’hui âgé de 66 ans, a renforcé son emprise en gelant le Parlement et en révisant la Constitution. Son mandat a également été marqué par la répression de journalistes, d’activistes, de personnalités de la société civile et d’opposants politiques de diverses tendances.
Malgré ses promesses de redresser la Tunisie, le pays continue de souffrir d’un chômage élevé, atteignant 16 %, l’un des taux les plus importants de la région, avec une jeunesse particulièrement affectée.