L’opposante et avocate kényane, Martha Karua, a été interdite d’entrée en Tanzanie, dimanche 18 mai 2025. Candidate à la présidentielle kényane de 2027, elle devait assister en tant qu’observatrice à une audience de l’opposant tanzanien, Tundu Lissu, inculpé en avril pour « trahison » et menacé de la peine capitale.
Martha Karua, ainsi qu’une défenseuse des droits humains et une avocate kényane, ont été arrêtées dimanche dès leur arrivée à l’aéroport de Dar es Salaam, détenues pendant plusieurs heures avant d’être renvoyées au Kenya.
Pour rappel, Tundu Lissu a été arrêté, début avril, après avoir organisé un meeting politique.
Son ambition était de demander une refonte du dispositif législatif qui encadre les élections, à quelques mois des élections présidentielle et législatives, prévues en octobre 2026.
Tout juste descendue de l’avion, rapporte RFI, Martha Karua a pris la parole devant la presse à l’aéroport international de Nairobi ce dimanche.
Elle a accusé les autorités tanzaniennes de chercher à « détourner la loi pour emprisonner le principal opposant ».
« Tundu Lissu a été arrêté parce qu’il a lancé un appel : « pas de réformes, pas d’élections ». Quelle loi a-t-il transgressée en demandant à ce qu’il y ait des réformes en Tanzanie ? Et s’il a bien enfreint la loi, pourquoi est-ce que les autorités craignent que des observateurs assistent au procès et s’assurent qu’il soit libre et équitable ? J’en appelle au gouvernement tanzanien et à Samia Suluhu : abandonnez les charges retenues contre Tundu Lissu et cessez de courir après des chimères », a déclaré Martha Karua, qui voulait assister à la comparution de l’opposant, devant la justice ce lundi.
La coalition tanzanienne des défenseurs des droits humains s’est dite « choquée et bouleversée » par la détention des trois Kényanes.
Le secrétaire général de Chadema, le parti de Tundu Lissu, a, lui aussi, condamné leur arrestation.
S’adressant à la présidente tanzanienne, il a écrit sur le réseau social X : « la solution pour éviter l’embarras d’un faux procès de trahison n’est pas d’empêcher l’entrée d’avocats étrangers, mais bien d’abandonner l’affaire ».
Chadema a été exclu des prochaines élections après avoir refusé de signer un nouveau « code de conduite électoral ».
Pour le parti, ce nouveau code n’incluait pas les réformes qu’il exigeait.