Dans son rapport sur la gouvernance dans le pays depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a favorisé l’arrivé au pouvoir d’une junte militaire, Transparency International Niger dénonce la mauvaise gouvernance, la concentration des pouvoirs entre les mains des militaires nigériens et une militarisation de fonctions civiles.
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a renversé l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum dirige le pays depuis près de 15 mois.
Après sa prise de pouvoir, le CNSP a dissout la Haute Autorité de Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (Halcia) pour créer une autre institution de lutte contre la corruption : la commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (Coldeff).
Sa mission est le recouvrement des avoirs publics détournés par d’anciens responsables politiques et administratifs. Cependant, Transparency international Niger relève qu’il n’y a pas de poursuites judiciaires en cas de remboursement, ce qui crée « un boulevard pour la grande corruption », selon Maman Wada, président de Transparency International Niger.
« Vous avez des officiers qui sont affectés à des tâches civiles. La gouvernance prend un coup dans le sens où vous avez des cadres qui ne sont pas forcément compétents et qui n’ont pas été formés à la tâche », dénonce Maman Wada au micro de Rfi en précisant par ailleurs que « toute l’administration nigérienne est gérée par des militaires ».